Chape de Charlemagne à Metz

Grand manteau de soie rouge tissé d’or sur des fils d’argent orné de quatre aigles, d’animaux et de rosettes, la chape de Charlemagne est l’une des pièces les plus précieuses du trésor de la cathédrale de Metz.

Propriété du Chapitre de la cathédrale et classée au titre des Monuments Historiques, la chape n’a pourtant pas de lien direct avec Charlemagne. La mention vient probablement du fait que Metz était l’une des plus importantes villes de l’empire carolingien au IX^ème siècle, une époque d’ailleurs considérée comme un âge d’or de la cité. Un culte fut même rendu plus tard à Charlemagne dans la crypte de la cathédrale.

Au contraire, la chape daterait plutôt de 1204 et aurait été en réalité le manteau de couronnement de Frédéric II, Roi de Sicile et Empereur germanique. Frédéric II Hohenstaufen était le fils de l’Empereur Henri VI et de Constance de Hauteville, dernière descendante des rois normands de Sicile. Selon plusieurs historiens, Frédéric II aurait fait cadeau de ce manteau à Conrad de Scharfenberg, Evêque de Metz qui est devenu son chancelier. Le tissu et les motifs de la chape, avec notamment la présence de griffons, évoquent en effet un monde oriental et accréditeraient la thèse que le manteau aurait été confectionné dans les ateliers de la cour de Palerme, en Sicile, à la fin du XII^ème siècle ou au début du XIII^ème siècle. Toujours est-il que cette chape dite de Charlemagne reste l’un des rare manteaux de couronnement impérial du Moyen-âge qui nous soient parvenus. Elle est précieusement conservée à l’abris des regards et de la lumière en attendant de pouvoir un jour être exposée de manière permanente dans la crypte de la cathédrale.

Rappelons que située sous le chœur de la cathédrale, la crypte constitue le lieu de sépulture des évêques de Metz des XIX^ème et XX^ème siècles. Plusieurs objets historiques et religieux y sont présentés au public, à l’image d’une statuette équestre de Charlemagne, d’une incroyable collection de croix d’identité, de calices et de patènes du Moyen-âge ou encore de l’effigie du Graoully, dragon légendaire vaincu par Saint Clément, premier évêque de Metz.