Le 25 juillet est le jour de la Saint-Jacques. Premier des apôtres, patron des marcheurs et des pèlerins, Saint Jacques a laissé, en Lorraine comme ailleurs, quelques traces remarquables.
A commencer, bien sûr, par les nombreuses représentations du saint, éparpillées à travers la région, sur les Bildstocks, les calvaires, dans les chapelles ou sur les vitraux de nos cathédrales. A chaque fois, l’apôtre est figuré avec les attributs du pèlerin. Parallèlement à ce « petit patrimoine », il faudrait citer les nombreuses chapelles dédiées à Saint-Jacques qui jalonnent encore les chemins qui mènent à la lointaine Galice. L’une des plus belles est celle qui se trouve à Mussy-l’Evêque, près de Condé-Northen, en Moselle. Erigée au XIIème siècle, démolie puis rebâtie en 1620, elle continue d’attirer quelques dizaines de pèlerins chaque année. Le Docteur de Westphalen nous raconte qu’au XVIIIème siècle, cette chapelle abrita un ermite qui, sans qu’on sache trop comment, devint un jour assassin. Désertée après le drame, la chapelle tomba en ruine et la statue du saint fut transférée dans une autre chapelle, toute proche, mais dédiée à Saint Christophe. La légende raconte que la nuit, la statue de Saint Jacques retournait dans sa chapelle d’origine. Aujourd’hui, le petit oratoire de Mussy-l’Evêque a fait l’objet d’une heureuse rénovation et constitue, à n’en pas douter, un joli but de promenade.
A ce patrimoine bâti, il faudrait ajouter, pour être complet, l’ensemble des coutumes que les Lorrains associaient autrefois, au jour de la Saint-Jacques. Autrefois chômé, le 25 juillet était marqué par une messe solennelle, au cours de laquelle on avait coutume, dans le Pays-Haut, de faire bénir les enfants nés dans le courant de l’année. Les paysans, eux, se plaisaient à scruter le ciel, le jour de la Saint-Jacques. S’il était strié de cirrus, c’est que l’hiver serait neigeux. Si, au contraire, il était à la pluie, le maître de maison pouvait dire adieu à ses fruits.