Thomas RIBOULET
C’est un fond de vallée où chante un ruisseau au milieu d’une épaisse forêt, un sanctuaire de biodiversité où la nature a repris ses droits. Un espace si dense que la lumière se fait rare. La réserve biologique des Vallons de Gorze est un endroit préservé et mystérieux.
Un endroit où il fait plus frais, plus froid. Cela est dû à la topographie des lieux qui sont entourés de deux vallons encaissés orientés Nord-Sud. Cette exposition particulière fait qu’ici on trouve une faune et flore caractéristiques des milieux de montagne subalpins plutôt inhabituelles en Lorraine. On recense par exemple des essences et des espèces végétales rares comme le tabouret des montagnes, la gagée jaune, le laser à trois lobes et la renoncule à feuille de plateau. Côté animale, la réserve est devenue un refuge pour le lézard des souches, le grand et le petit rhinolophe, le chat sauvage ou encore le pic noir. Même le lynx y aurait été aperçu.
La Réserve biologique des Vallons de Gorze est devenue intégrale en 2012. Il s’agissait auparavant d’une réserve dirigée. Cela fait donc dix ans que l’homme n’y intervient plus. La forêt est laissée à elle-même. Seuls les sangliers sont régulés. L’idée est d’en faire un véritable réservoir de biodiversité et une forêt primaire comme il en existe en Europe centrale.
D’une superficie de près de 162 hectares, la Réserve biologique des Vallons de Gorze fait partie de la Forêt du Graoully qui s’étend elle-même sur 900 hectares. Ce massif forestier recouvre les communes d’Ars-sur-Moselle, Gorze, Gravelotte et Novéant-sur-Moselle. C’est l’un des plus grands de Moselle avec celui de Vigy qui occupe quant à lui 2 000 hectares. Situé au cœur de cette réserve protégée, le Trou Robert Fey est une grotte souterraine qui abrite de nombreuses espèces de chauves-souris. En s’infiltrant dans le calcaire, l’eau de pluie a progressivement creuser cette grotte d’une vingtaine de mètre de profondeur. Selon une légende locale, elle conduisait autrefois au prieuré Saint-Thiebault de Gorze.
Dans la forêt domaniale du Graouilly, entre Vaux au Sud et Gorze au Nord, se trouve un arbre étrange. On l’appelle le hêtre à deux pattes, hêtre lyre ou encore hêtre tas en référence à l’aiguille de la falaise normande chère à Claude Monet à laquelle il fait penser. Cet arbre remarquable est en fait un rare cas d’anastomose, c’est-à-dire une fusion entre deux arbres, deux troncs. Un premier qui pousse de travers finit par atteindre un second jusqu’à ce que leurs fibres s’interpénètrent et forment un troisième arbre. Une osmose végétale. On trouve dans l’écorce de ce hêtre de 133 ans des traces de mélange. Une anastomose ne peut cela dit se produire qu’avec des arbres de la même espèce sauf dans de très rares cas. Dans la forêt domaniale du Graouilly, une zone a été délimitée pour protéger des promeneurs et des curieux cet arbre remarquable et la biodiversité autour.
Bonjour,
En France on est en train de mettre la nature sous cloche : on la protège sur de petites surfaces en quelques endroits et on la détruit partout ailleurs !
À peu près partout, il y a des projets d’exploitation, de destruction, d’aménagement, de bétonnage, de goudronnage, de routes, d’agrandissements de ports…
Il n’y a pratiquement plus de forêts primaires en France !
Beaucoup de greenwashing, beaucoup d’économie pseudo-écologique, beaucoup de paroles et très peu d’écologie scientifique !