Rivière de plaine, la Seille s’écoulait à l’origine à travers de grands virages, appelés méandres, de sa source dans le Pays des Etangs jusqu’à sa confluence avec la Moselle à Metz. Mais l’exploitation du sel et l’urbanisation ont amené les Hommes à la reprofiler au cours des siècles pour en faire une rivière plus droite et plus large. La modification de son aspect a progressivement altéré le fonctionnement naturel de la rivière. Pour y remédier et atteindre un bon état écologique du cours d’eau en 2027, un programme de travaux de renaturation a été mené à Marly, près de Metz, par le Syndicat Mixte de la Seille Aval.
Après la suppression de quarante peupliers et le dessouchage de vingt autres en bord de Seille en octobre 2021, afin de rétablir une continuité biologique sur les rives, une première phase de travaux a été enclenchée. D’une durée de trois mois, celle-ci a permis de créer un lit mineur d’étiage. Entre l’ancien moulin et le pont de la Rue des Ecoles près de l’église, la surlargeur de la Seille engendrait des problèmes en période d’étiage qui impactaient la qualité physique et biologique de la rivière. La diminution de la hauteur d’eau favorisait l’élévation de la température, le ralentissement des écoulements et la diminution de l’oxygénation, ce qui entraînait la prolifération d’algues. L’aménagement d’un lit mineur d’étiage doit résoudre ces problèmes grâce à la conservation d’un chenal préférentiel d’écoulement à l’intérieur du lit de la rivière. Ce dernier doit ainsi maintenir une certaine hauteur d’eau et une vitesse d’écoulement minimale garantissant une meilleure oxygénation tout en évitant le réchauffement de l’eau. Le maintien de ces conditions est nécessaire pour la survie des espèces qui peuplent la Seille. Une annexe hydraulique de 970 mètres carrés, une mare pédagogique, des radiers et une banquette végétalisée faite de terre et de graviers ont également été créées pour recalibrer le cours d’eau, diversifier les habitats et restaurer son écosystème dans son état d’origine. La terre sortie pour constituer l’annexe hydraulique a été récupérée pour former un îlot central submersible.
Une seconde phase de travaux doit contribuer d’ici 2024 à améliorer la qualité paysagère du site et à assurer la continuité écologique de la rivière. Les aménagements réalisés à destination de la faune et de la flore aquatiques ont ainsi été complétés par d’autres pour les pêcheurs et les promeneurs. Différents cheminements ont d’ores et déjà été tracés. Deux pontons ont par ailleurs été installés, dont l’un pour permettre aux personnes à mobilité réduite de pêcher. Un petit pont de bois permet en outre de traverser le petit canal creusé pour remplir la mare pédagogique.
Des travaux sont aussi prévus autour des vestiges de l’ancien moulin de Marly. Ces derniers représentent en effet un obstacle infranchissable pour les poissons qui remontent la Seille en quête de zones de reproduction ou d’alimentation. L’idée est donc de créer une rivière de contournement. Celle-ci permettra de faciliter le passage des poissons, de conserver le patrimoine historique et d’amener de nouveaux habitats pour la faune et la flore. En parallèle, la noue existante, déjà envasée sur sa majeure partie, est amenée à se combler naturellement.
A noter enfin que l’ensemble de ces travaux de renaturation représentent un investissement de 550 000 euros. Rappelons que la Seille s’écoule à Marly sur une longueur de six kilomètres entre espaces naturels et urbanisés.