Dans la cour d’honneur du château de Lunéville se dresse une statue impressionnante sur son piédestal. Le socle nous indique le nom du fringuant cavalier : Lassalle.
Antoine Charles Louis de Lassalle, pour être précis. Le prince des hussards. L’homme est né à Metz, le 10 mai 1775, dans l’ancien Hôtel des Gournay, situé en bas de la Rue du Grand Cerf. En 1800, alors qu’il n’a que vingt-cinq ans, il est nommé Colonel du 10ème Régiment de hussards. A la tête d’une brigade que l’on surnommera vite « l’Infernale », il remporte d’éclatantes victoires durant les campagnes que Napoléon mène alors en Prusse et en Espagne. Il se distingue encore durant la campagne d’Autriche, ainsi qu’à Essling.
Enfant terrible, volontiers provocateur et un peu frondeur, il avait fondé une confrérie des buveurs d’alcools forts et on lui devrait, d’après certaines sources, l’air populaire de Fanchon. Fumeur invétéré, il aurait également déclaré : « un hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre » !
Lassalle dépassera les trente ans. Mais pas de beaucoup. Le 6 juillet 1809, alors âgé de 34 ans, le hussard charge au grand galop et sabre au clair dans les plaines de Wagram. Il y reçoit une balle en plein front. Lassalle n’est plus. Le matin même, dans sa besace, il avait trouvé sa pipe cassée. Triste présage, aurait-il déclaré.
Il n’en demeure pas moins l’un des plus brillants cavaliers que la Lorraine ait connu. Sa statue, dans la cour de château de Lunéville, nous rappelle que c’est ici qu’il a fait ses premières armes. Lassalle qui, comme tant d’autres, venait d’une Lorraine que l’Empereur lui-même qualifiait de « pépinière des braves ».