Conservé aux Archives départementales de la Moselle, le document présenté ci-dessous est particulièrement émouvant. C’est un cartulaire ou, si l’on préfère, un registre des chartes et des actes qui concernaient la ville de Metz, au Moyen-âge.
Les premières lignes du texte sont d’ailleurs très parlantes. On lit en effet : « Ce sont li tanscrit des escris des arches des amans de Mes » ou, si l’on préfère : « ce sont les transcriptions des arches des amans de Metz ». Les amans étaient des officiers messins qui, au Moyen-âge, étaient chargés de dresser et d’enregistrer l’ensemble des actes officiels de la cité. Ces actes étaient alors conservés dans des coffres de bois, appelés arches. Lesquelles arches finiront par donner le mot « archives ».
Outre ces informations, on remarque, dans la panse de la lettrine, un visage tracé à l’encre rouge. Visage « guimpé », dirait-on. Visage de femme. Une abbesse ? Une moniale ? Un autoportrait ? Peut-être. Toujours est-il que ce visage dort, là, dans ce manuscrit, depuis bientôt sept siècles. Et qu’il nous regarde. Tout simplement parce qu’un historien amateur de parchemin aura été, dans ces archives, un tout petit peu trop curieux.
