Appendu à une charte conservée aux Archives Départementales de la Moselle, ce sceau nous vient directement du Moyen-âge. Comme l’indique la légende qui court sur le pourtour de la pièce de cire, il s’agit du « scel dou tabellion de la prevostei de la citei dou pont » ou, si l’on préfère, le sceau du tabellion (le notaire ducal) qui résidait à Pont-à-Mousson. On notera au passage les lotharingismes dont fait preuve la légende : prevostei, citei … On écrit, à l’époque, comme on cause ! Avec ces « èye » qui terminent bien des mots, dans notre parler.
Le sceau de Pont-à-Mousson figure le blason de la ville. Lequel blason représente, en toute logique, un pont. C’est le pont, bâti sur la Moselle, au pied de la ville de Mousson, et qui devait donner le nom même de la ville. Le blason nous montre ce pont défendu par un chevalier, armé d’une lance et vêtu d’une cotte et d’un bassinet à mézail. Il porte un écu, sur lequel on remarque très bien le blason du Duché de Bar. Car la ville du Pont relève, officiellement, du Duché de Bar. Il fut un temps où elle était même un marquisat à part, ce qui faisant dire à nos ducs qu’ils étaient « Marchis du Pont ».
Un sceau, qui permettait donc d’authentiquer les actes du tabellion de Pont-à-Mousson. Maigre galette de cire, particulièrement fragile. Mais qui témoigne, depuis des siècles, de la place stratégique qu’occupait Pont-à-Mousson dans l’espace lorrain. Passage obligé sur la Moselle, située à mi-chemin entre Metz et Nancy, la ville est née grâce à un pont. Un pont entre les mondes latin et germanique. Un pont entre le passé et le présent.
