Saint Nicolas, patron des écoliers, des petits enfants, des marchands, des marins, des kinésithérapeutes et bien sûr des Lorrains ! Saint Nicolas, le voyageur, celui qui lie, depuis toujours, l’Orient à l’Occident. Car oui, c’est à un formidable voyage que nous invite, aujourd’hui, Saint Nicolas !
Un voyage qui commence en actuelle Turquie. A Myre, plus précisément. C’est dans cette ville que meurt en effet, le 6 décembre de l’an 343, l’évêque Nicolas, dont la vie ne fut, aux dires de ses contemporains, qu’une succession de miracles. Son corps, embaumé dans un sarcophage duquel jaillit une huile miraculeuse, attire les pèlerins.
Mais voilà que face à l’avancée des Sarrasins, des marchands italiens choisissent, en 1087, de rapatrier les saintes reliques à Bari, dans le talon de la botte italienne. De cette botte aux bottes de sept lieues, il n’y a qu’un pas, car voilà qu’un moine lorrain, du nom d’Aubert de Varangéville fait le pèlerinage à Bari et en rapporte une relique : une phalange du saint évêque qui vient orner le prieuré de Varangéville, puis la basilique que les Ducs René II et Antoine feront édifier sur les rives de la Meurthe, en souvenir de la victoire remportée en 1477 sur les Bourguignons du Téméraire, victoire qu’ils attribuent à l’intercession du grand Saint Nicolas.
Mais le voyage ne s’arrête pas là. Il ne fait même que commencer. A la faveur des marchands et des voyageurs, le culte du saint se développe le long de l’axe lotharingien, depuis Rome et la Savoie jusqu’aux Pays-Bas, où le saint est appelé Sint Niklaas. C’est ce Sint Niklaas que les navigateurs hollandais exportent au Nouveau-Monde, et notamment dans leur comptoir de la Nouvelle-Amsterdam, lequel finira par devenir New-York lorsqu’il tombera dans l’escarcelle des Anglais.
Sint Niklaas devient alors, aux Amériques, Santa Claus. Un bonhomme vêtu d’une longue houppelande verte, puis rouge, et doté d’une longue barbe blanche. Un personnage qui servira d’égérie à une célèbre marque de soda. Un papa Noël, qui sera popularisé par Tino Rossi, en 1944, dans une chanson devenue un incontournable des fêtes de Noël.
Car oui, amis Lorrains, derrière son grand manteau rouge et sa longue barbe blanche, le Père Noël n’est rien d’autre que notre bon vieux Saint Nicolas ! Saint Nicolas qui est passé ce matin et qui nous a laissé, sous le sapin, quelques menus cadeaux. Tout juste de quoi jeter, dans les yeux du petiot, une poignée d’étoiles … de Sion, les étoiles ! Et oui, Lorrain jusqu’au bout !