C’est un projet unique en France. Sur son site de Trois-Fontaines-l’Abbaye, l’entreprise Storengy, filiale du groupe Engie, a commencé à extraire à travers cinq puits d’exploitation les millions de mètres cubes de gaz naturel encore restants d’un important gisement situé aux confins de la Lorraine et de la Champagne, entre Meuse, Marne et Haute-Marne.
Il y a du gaz naturel dans le sous-sol meusien depuis des milliers d’années. Il s’agit plus précisément ici d’un ancien gisement de gaz naturel déplété qui fut exploité de 1980 à 2006. A l’issue de cette première période d’exploitation, pendant laquelle 2 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel avaient été extraits, le site fut adapté et reconverti en stockage souterrain. Après l’avoir mis en sommeil en 2012, Storengy a décidé de lancer un projet de redémarrage en 2019, dont les premières extractions viennent tout juste de reprendre. L’idée est simple et consiste à soutirer une partie du gaz naturel encore présent dans le sous-sol, correspondant à près de 8 TWh, soit l’équivalent de la consommation d’une agglomération de 60 000 habitants pendant vingt ans.
Le redémarrage de ces installations déjà existantes doit ainsi permettre d’extraire une partie du gaz naturel encore présent dans le réservoir du site de stockage. In fine, les recettes provenant de la vente de ce gaz doivent permettre la reconversion ou le démantèlement du site à l’issue de cette seconde période d’exploitation qui devrait durer une quinzaine d’années. L’utilisation de ce gaz local permet de remplacer partiellement les importations de gaz de Norvège, d’Algérie et de Russie, mais aussi de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 30 %.
Le site de stockage souterrain de Storengy s’étend sur 61,9 hectares situés sous onze communes, dont huit en Meuse, à savoir Ancerville, Baudonvilliers, Bazincourt-sur-Saulx, Cousances-les-Forges, L’Isle-en-Rigault, Rupt-aux-Nonains, Saudrupt et Sommelonne. Entièrement sécurisées, les installations de surface font une centaine de mètres de longueur.
A noter enfin que le redémarrage des installations et l’exploitation de ce gaz naturel lorrain doivent créer cinq emplois et générer de nombreuses retombées économiques directes et indirectes.