Thomas RIBOULET
Il est tout-à-fait possible de pratiquer la spéléologie en Lorraine. Le Nord de région est d’ailleurs truffé de cavités naturelles et de galeries de mines abandonnées après un siècle et demi d’exploitation industrielle. L’ensemble constitue un véritable dédale, un immense réseau souterrain.
Il existe ainsi plusieurs centaines de cavités naturelles entre Longuyon, Villerupt, Thionville (Diddenuewen en Lothringer Platt) et Novéant-sur-Moselle. L’inventaire précis de ce secteur recouvrant près de 900 kilomètres carrés reste encore à faire. De quoi ravir les amateurs et les clubs locaux de spéléologie.
Avec ses magnifiques concrétions et ses cristaux de sels qui font scintiller ses parois, la Grotte diaclase d’Audun-le-Tiche reste à ce jour l’une des plus belles cavités naturelles de Lorraine. Son développement sur 442 mètres en fait aussi la plus longue cavité naturelle de Moselle. Y pénétrer provoque un vrai émerveillement. On peut en effet y admirer les sculptures de la nature. Stalagmites, stalactites, drapés, etc. autant de dentelles de pierres qui mettent des étoiles plein les yeux.
A l’heure actuelle, avec 54 mètres de profondeur, c’est le Gouffre du Rouge Brûlé, situé à Viviers-sur-Chiers, qui constitue la cavité naturelle la plus profonde du Nord lorrain. Autour de Longuyon, cinq autres sites ont un dénivelé supérieur à vingt mètres. Il s’agit de la Grotte du Rouge Brûlé, située à proximité du gouffre éponyme mentionné plus haut, du Gouffre AV1 à Villette, de la Grotte diaclase des Cités canadiennes à Longuyon, du Trou du Veau à Colmey et du Gouffre du Failly à Grand-Failly. Selon un inventaire en cours de réalisation, 116 autres cavités naturelles de toutes tailles se trouveraient entre Marville et Saint-Laurent-sur-Othain, dans le Nord meusien. Près de l’aérodrome de Villette, outre le Gouffre AV1, deux autres cavités, respectivement nommées AV2 et AV3, ont été découvertes. Si le Gouffre AV1 reste le plus intéressant à explorer pour les spéléologues, les archéologues ont retrouvé des fragments de poterie et des ossements remontant au IVème siècle après Jésus-Christ au fonds du puits de huit mètres de profondeur de l’AV2. Les noms les plus insolites attribués à des cavités naturelles dans le Nord de la Lorraine reviennent quant à eux au Trou de la Vache à Lait à Clouange et au Trou du Renard Picoleur à Novéant-sur-Moselle.
A noter enfin que la spéléologie séduit à la fois des sportifs et des scientifiques. Grâce à elle, il est possible de faire des découvertes souterraines comme d’assurer la surveillance des anciennes galeries de mine quand elles n’ont pas été ennoyées. Quand les géologues analysent les calcaires et les sédiments, les biologistes vont de leur côté s’intéresser aux chauves-souris, salamandres, grenouilles, insectes et araignées qui peuplent le monde souterrain lorrain.
