Conservé aux Archives Départementales de la Moselle, le parchemin ci-dessous, d’assez grandes dimensions, nous permet d’entrer, un peu, dans l’histoire de Thionville.
Calligraphié dans une gothique bâtarde typique de la fin du Moyen-âge et des débuts de la Renaissance, il note, sur vingt-sept lignes rédigées en moyen-haut allemand, les modalités de la donation que Thierry de Rullingen a fait à la ville de Thionville.
Nous sommes en 1542. Ce dernier a en effet donné la coquette somme de 500 Florins à la communauté de Thionville, afin que les échevins engagent des travaux de consolidation sur les remparts de la cité. L’acte, évidemment, n’est pas désintéressé. Il s’agit, pour Thierry de Rullingen, de montrer sa richesse, d’affirmer sa puissance, mais aussi d’acheter et de garantir la paix dans les limites méridionales du Duché de Luxembourg, un territoire qui, à l’époque, reste disputé par les princes possessionnés dans la région.
L’acte nous intéresse également pour les noms qu’il mentionne. On apprend en effet qu’un certain Bernard d’Eltz, alors prévôt de Thionville, mais aussi Nicolas Gouverneur, Henri de Schifflange et Reinach de Boussange reconnaissent avoir reçu les fameux 500 Florins. Des noms romanophones. Et d’autres purement germaniques. Une preuve supplémentaire que Thionville est bien située sur la frontière linguistique. Quant aux villages cités, leurs noms confirment qu’hier, comme aujourd’hui, Thionville gravite bien dans l’orbite du Luxembourg.