La Lorraine est une terre de légendes. Ceci est particulièrement vrai dans les montagnes des Vosges. Là, l’imaginaire collectif est peuplé de fées, de lutins et de géants. Si les récits du Dahut, du Sotré, de la Ménie Hennequine ou encore de la puissante Fée Polybotte restent bien ancrés dans la conscience populaire, d’autres histoires, parfois un peu plus confidentielles, méritent également d’être contées. Parmi celles-ci, un certain nombre font intervenir nos fameuses fées.
Le terme de « fées », qui désignent ces entités féminines, serait issu du latin « fatum », qui signifie « destin ». En Vosgien, les fées désignent les épicéas. En Lorraine, les fées ont donné leur nom à de nombreux sites et sont souvent associées à des grottes, des rochers, des ponts ou encore des glaciers. Par exemple, à Cheniménil, entre Epinal et Remiremont, la « Main de la Fée » constitue une série de grottes et d’entailles aujourd’hui recouvertes par la végétation. Cette succession d’excavations serait, selon une légende locale, l’empreinte de la main d’une fée qui aurait pris appui sur le rocher en se réveillant après s’être reposée dessus. A Housseras, près de Rambervillers, les femmes qui voulaient avoir des enfants avaient coutume de se rendre au lieu-dit de la « Roche des Fées ». De l’autre côté des Vosges, à Void d’Escles, en direction de la plaine, le « Cuveau des Fées » est un curieux bloc de grès taillé en cuvette ronde qui se trouve au beau milieu d’un amphithéâtre naturel. On raconte que les fées venaient y baigner les nouveau-nés. Tandis que sur la Côte de Répy, près d’Etival-Clairefontaine, les trois cavités dans le grès appelées le « Chaudron des Fées » auraient autrefois été alimentées en eau par ces êtres légendaires. En Déodatie, une autre « Roche des Fées », sur l’Ormont, serait le lieu où toutes les fées des Vosges avaient pour habitude de tenir leurs assemblées. C’est aussi-là que se trouverait le portail qui conduirait à leur palais. A l’image des « pierres à marmots » dans les montagnes vosgiennes, la Roche des Fées de l’Ormont était également considérée à l’époque comme le lieu de naissance des habitants de Saint-Dié et de toute la Déodatie.
On raconte aussi qu’il y a très longtemps des géants vivaient sur le Parmont, près de Remiremont. Une petite fée, qui était tombée amoureuse de l’un de ces géants, aurait un jour décidé de gravir le Parmont pour demander le géant en mariage. Mais ce dernier aurait refusé de l’épouser. Anéantie, la petite fée alla alors se noyer dans l’étang de la Plaine situé sur la commune de Saint-Nabord. Selon la légende, elle reviendrait parfois hanter les lieux, notamment durant les longues nuits d’hiver, errant dans la campagne autour de l’étang et montant au Parmont pour tourmenter le géant.
Enfin, selon une autre légende, la Géante des Fougères serait une étonnante créature transparente qui sortirait lentement des fougères mâles, dont le centre est peuplé d’une multitude de feuilles naissantes à l’aspect de petites crosses d’évêque.