Chan Heurlin, sous-titré Les Fiançailles de Fanchon, est un livre rustique écrit par le poète et publiciste messin Albert Brondex en 1785. L’ouvrage, qui connut un beau succès populaire à son époque, est aujourd’hui considéré comme un chef d’œuvre de la littérature lorraine car il s’agit du seul livre écrit en vers et en Lorrain roman.
L’intrigue de cette farce villageoise se situe à Vrémy, village d’enfance de l’auteur. Mais ce dernier, contraint de quitter la région messine en raison d’une mauvaise gestion de ses affaires, laissa son œuvre inachevée. En effet, seuls les quatre premiers chants apparaissaient en 1787 sous le titre Les Bruilles, ce qui signifie « Les Fiançailles ». L’écrivain messin et juge suppléant au tribunal civil de Metz, Didier Mory, l’enrichit plus tard de trois chants supplémentaires et publia en 1827 l’ensemble sous la dénomination de Chan Heurlin. Le même écrivit en 1834 une suite qu’il intitula Lo Bètomme don p’tiat fei de Chan Heurlin de Vreummin, autrement dit « Le baptême du petit-fils de Jean Heurlin de Vrémy ». Ce n’est qu’en 1900 que fut tirée à 550 exemplaires une version de Chan Heurlin accompagnée d’une traduction en Français, mais purgée des expressions les plus grivoises. Le texte intégral de Chan Heurlin illustré par le graveur Clément Kieffer fut publié en 1924 par l’éditeur Paul Even.
L’ouvrage narre l’histoire de Chan Heurlin, ou Jean Heurlin, un paysan de Vrémy, en Pays Messin, dont la fille fort charmante, prénommée Fanchon, tombe éperdument amoureuse de Marice (ou Maurice), un sergent séducteur. Alors que celui-ci doit regagner son régiment, Fanchon apprend qu’elle est enceinte. Chan Heurlin se met par conséquent à la recherche d’un gendre, afin de la marier. Le fils Poiré ferait parfaitement l’affaire. Mais la veille des noces, Fanchon, qui aime toujours Marice, découvre que celui-ci est de retour. Le mariage avec le fils Poiré est donc annulé. La jeune femme épouse son bien-aimé et donne naissance à un garçon. Tout est bien qui finit bien.
A noter enfin que dans la tradition de nos campagnes, les habitants et les vignerons de Vrémy avaient la réputation d’être de bons vivants, d’être accueillants et d’être doués en affaire.