Du Nancy de la Belle Epoque, on connaît souvent la Villa Majorelle, les salons de l’Excelsior ou encore la Villa Corbin, dans laquelle ont été installées les collections du Musée de l’Ecole de Nancy. On cite également Gallé, les frères Daum, Victor Prouvé et Louis Majorelle. Et on oublie un peu celui de Jacques Gruber, maître vitrailliste qui nous a laissé, en bas de la Rue Saint-Jean, un témoignage exceptionnel de son talent.
Car oui, c’est en bas de la Rue Saint-Jean, dans l’immeuble du Crédit Lyonnais que se trouve cette verrière monumentale. Comprenant 523 panneaux pour une surface d’un peu plus de 250 mètres carrés, ce vitrail a été exécuté en 1901 par Jacques Gruber et Jacques Gauville. Il nous montre des clématites s’enroulant autour d’une armature couleur d’airain et dont les courbes et contrecourbes s’inscrivent pleinement dans les formes de l’Art Nouveau. Au centre du vitrail, les lettres C et L rappellent les initiales de la banque auquel il appartient.
Réalisé dans des tons parme, vert et doré, ce vitrail ne manque pas de tirer un petit cri d’admiration aux personnes qui le découvrent pour la première fois. Depuis cent vingt ans, il illumine donc les bureaux du Crédit Lyonnais de Nancy. Il est une œuvre d’art autant qu’un acte politique. Car c’est bien connu, l’épargnant préférera toujours placer ses économies dans une banque luxueuse plutôt que dans un établissement à la façade défraichie.