A livre ouvert. C’est avec plaisir que je suis tombé, récemment, chez un ami libraire, sur cette édition ancienne, mais pas originale, d’un ouvrage rédigé par un auteur bien de chez nous : Emile Moselly.
Bien que né à Paris en 1870, Emile Moselly, de son vrai nom Emile Chénin, a passé toute son enfance dans le Toulois, avant de partir faire ses études au lycée de Nancy. En 1891, il obtient une licence de lettres qui lui permet d’enseigner aux quatre coins de la France, notamment à Montauban et Orléans. C’est en 1902 qu’il publie L’aube fraternelle, premier roman remarqué et qui sera suivi notamment de Jean des Brebis et de Terres lorraines, ouvrages parus en 1907 et qui lui vaudront le Prix Goncourt.
Publié en 1914, l’ouvrage intitulé Les étudiants n’est pas proprement lorrain. Il se passe essentiellement à Lyon, au sein d’une communauté d’étudiants et met en scène un jeune homme partagé entre l’amour et les études. L’échec au concours l’obligera à revenir au pays. Et à la terre.
Lire, ou relire Moselly, c’est entrer dans une Lorraine pittoresque. Un tantinet mélancolique. C’est se laisser porter par la Moselle. Car l’eau est omniprésente, dans l’œuvre de ce Lorrain à l’âme vagabonde et parfois mélancolique. C’est se laisser dépeindre cette ambiance authentique, que l’on retrouve dans les tableaux de Friant et de Jules Bastien Lepage. C’est sentir, au fond, un peu de notre région s’enraciner là, au plus profond de nos cœurs.