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Epitaphe et légende de Pierre Perrat à la cathédrale de Metz

Chœur et vitraux de la cathédrale de Metz (Crédits photo : Pierre-Selim Huard)

Et pourquoi ne pas s’adonner à un petit exercice d’épigraphie. L’épigraphie, vous savez, cette science qui consiste à déchiffrer les inscriptions gravées dans la pierre. C’est dans le bas-côté Nord de la cathédrale de Metz que ce trouve ce texte. Calligraphié en belles capitales lombardes, il nous apprend, ce texte, que « dessous cest alteit gist maistre Pierre Perrat le masson maistre de l’ouwraige de l’églixe de saians ».

épitaphe de Pierre Perrat
Epitaphe de Pierre Perrat, architecte de la cathédrale de Metz (Crédits photo : Kévin GOEURIOT pour le Groupe BLE Lorraine)

Oui, chers amis, cette pierre n’est autre que l’épitaphe de Pierre Perrat, l’architecte de la cathédrale de Metz, qui œuvra aussi à Toul. Un personnage haut en couleurs puisqu’une légende prétend qu’il aurait passé un pacte avec le diable. Ne parvenant pas à dresser les plans de la cathédrale, Pierre Perrat se désespérait en effet de pouvoir mener la construction à bien quand, par un beau matin, il vit apparaître devant lui un personnage tout de noir vêtu et qui se disait prêt à lui donner les plans de la cathédrale si et seulement si l’architecte consentait à donner son âme au diable lorsque celui-ci reposerait six pieds sous terre. De dépit, Pierre Perrat accepta le marché et reçut donc les plans de la cathédrale. Des plans qui lui permirent de faire un bel ouvrage que, lorsqu’il vint à rendre son dernier souffle, l’architecte fut inhumé dans l’un des murs de l’édifice.

Ne reposant pas six pieds sous terre, comme le prévoyait le diabolique contrat, l’architecte put ainsi sauver son âme. Mais le diable, fou de rage, continue de chercher l’âme du bâtisseur. Il tourne sans cesse autour de la cathédrale de Metz. Et il tourne si vite qu’il déplace, dans sa course, l’air vivifiant de nos collines. C’est la raison pour laquelle il y aurait (presque) toujours, du vent sur la Place d’Armes, à Metz.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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Un Commentaire

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  1. Si on est tenté de croire que les campagnes fournissent un terreau favorable à l’élaboration des légendes, force est de constater que les villes comportent, elles-aussi, leur part de contes et de fables. A Metz par exemple, les guides de l’Office de Tourisme montrent encore, dans la cathédrale, la tombe de l’architecte Pierre Perrat qu’une légende accuse d’avoir passé un pacte avec le démon. Ce dernier, voyant que le bâtisseur peinait à établir les plans de la cathédrale, lui aurait proposé son aide. Mais en contrepartie, Pierre Perrat devait accepter qu’aussitôt après son enterrement, son âme aille en enfer. Le marché fut conclu et l’architecte fit si bien son œuvre que, le jour où il trépassa, les chanoines décidèrent de déposer son corps dans l’un des murs de l’édifice. N’étant pas « enterré », comme le prévoyait le diabolique contrat, l’architecte a ainsi su berner le diable qui, depuis, erre autour de l’édifice en y faisant souffler un vent qui décoiffe plus d’un messin !

    Architecte de talent, Pierre Perrat dut cependant bâtir sa cathédrale à l’emplacement d’un premier édifice qui, selon la légende, aurait été le seul à résister au sac de la ville que les Huns, menés par Attila, ont organisé en l’an 451. Les vieilles chroniques de Metz rapportent en effet que la ville fut réduite en cendres par les barbares, sauf l’oratoire de Saint Etienne qui, étrangement, s’éloignait à mesure que les Huns voulaient s’en approcher. Le sac de Metz, d’après la tradition, aurait eu lieu un dimanche de Pâques. Cette date, couplée au fait que la première cathédrale ait seule résisté aux barbares offre un double symbole : celui d’une foi inébranlable et de l’éternelle résurrection du christianisme messin.

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