C’est à Briey, dans le narthex de l’église Saint-Gengoult, que se trouve ce curieux bas-relief. Datant du XVIème siècle, il illustre le « Dict des trois morts et des trois vifs », une fable qui apparaît vers 1280 dans la littérature morale et qui va connaître, dans les derniers siècles du Moyen-âge, une incroyable popularité.
La légende nous conte en effet comment trois jeunes hommes, chevauchant en forêt, rencontrèrent sous les halliers trois morts, aux corps décomposés et aux os à demi rongés par les vers. Les cadavres se seraient mis à parler, pour dire aux jeunes gens qu’ils étaient eux, dans quelques années. Ils leur auraient aussi recommandé de profiter de chaque instant, leur rappelant que la vie est courte et qu’il ne faut point la gâcher.
La Lorraine, province si souvent dévastée par les guerres, les famines et les épidémies, va évidemment réserver un accueil très favorable à ce thème iconographique. L’une des plus anciennes représentations de cette légende se trouvait en effet dans l’église Sainte-Ségolène de Metz. Malheureusement, la sculpture a disparu lors des travaux de reconstruction de l’édifice, à la fin du XIXème siècle. Outre Briey, on trouve trois représentations du Dict des trois morts et des trois vifs dans notre région. Une à Charmes, dans les Vosges, et deux dans la Meuse, à Bonnet, ainsi qu’à Sepvigny, dans la chapelle dite du Vieil-Astre. Ces représentations ne doivent pas être confondues avec les danses macabres qui elles, nous montrent des farandoles de cadavres en train de danser avec des vivants de toutes les conditions sociales.
On le voit, chers amis, les vieilles pierres ont mille choses à nous murmurer ! Carpe diem ! Cueille le jour. Profite de chaque instant !