Dans l’escalier qui permet d’accéder à l’étage des célèbres Halles de Vézelise, construites au XVIème siècle par Nicolas La Hière sous l’ordre du Duc de Lorraine Charles III, on trouve une plaque de cheminée. Ou plutôt une taque, comme on dit encore en Lorraine. Vraisemblablement datée de 1623, celle-ci nous montre à voir un riche décor héraldique, qu’il faut prendre le temps d’analyser.
De part et d’autre des colonnes qui peuvent, éventuellement, faire référence aux colonnes qui, d’après l’Ancien Testament, encadraient la porte du Temple de Salomon, on remarque une série de fleurs de lys, dominées par des visages d’angelots joufflus. Sous le millésime, ce sont bien les armes de France, d’azur aux trois fleurs de lys d’or, qui ont été représentées. On remarque à nouveau les armes de France, couplées à celles de Navarre, dans les écus du registre supérieur. Sous ces derniers, ce sont les grandes armes de Lorraine qui ont été représentées. Lorraine et France. Certainement a-t-on cherché ici à rendre hommage à Charles III de Lorraine et à son épouse, Claude de France, lesquels ont grandement contribué au développement de Vézelise, à la fin du XVIème siècle et au début du siècle suivant.
Le blason qui figure au centre de la plaque est en revanche plus difficile à identifier et je dois avouer que je n’ai pas poussé suffisamment avant mes recherches pour pouvoir l’attribuer. On y voit cependant une fasce, un lion en chef et un gant en pointe.
Véritables signes de richesse, ces plaques de cheminée servaient autrefois à restituer, de part et d’autre de l’âtre, une chaleur aussi diffuse que bienfaisante. Le décor qu’elles nous montrent forme souvent tout un programme iconographique, voire politique.