Qui niera l’élégance du costume traditionnel lorrain ? La photographie ci-dessous, conservée aux Archives Départementales de la Moselle, nous permet de voir comment se vêtait une Lorraine. Elle portait, notre belle Lorraine, un jupon de laine finement sergé, sur lequel tombait un tablier immaculé et qui servait tantôt à protéger la jupe, tantôt, quand il était replié, de vaste poche dans laquelle on jetait les épis de blés que l’on pouvait glaner.
Un chemisier blanc. Un caraco sombre. Et un châle, un vaste châle, brodé de mille motifs compliqués. Il pouvait être, ce châle, cadeau de mariage ou héritage d’une grand-mère qui avait laissé, également, la croix qu’elle portait autour du cou. La croix, la Jeannette, petit bijou doré qui marque l’attachement à la foi chrétienne. Aux valeurs familiales. A la modestie aussi car ce bijou est le seul signe extérieur de richesse, sur notre jolie Lorraine.
Hors de question qu’elle sorte, notre demoiselle, les cheveux lâchés ! Elle les a noués en un opulent chignon. Lequel est dissimulé sous une coiffe, petit bonnet orné de dentelles qui viennent peut-être de Mirecourt ou qu’elle a elle-même tressées. En patois, cette coiffe est appelée coûnatte ou jouifrasse, déformation probablement de « jolie fratz », c’est-à-dire, littéralement, belle figure.
Le nez retroussé, le regard vaguement rêveur, peut-être qu’elle songe à son galant. Ou au temps qui passe. A ce temps qui a tant passé qu’aujourd’hui, le costume de cette dame nous paraît bien désuet. Désuet mais charmant. Charmant et plein de grâce !