Et si on parlait des bulles ? Non pas celles qui pétillent dans les coupes de champagne. Ni celles qui font parler les personnages de BD. Non, les bulles dont je parle ici émanent du Saint-Siège. Rien que ça !
Au Moyen-âge, c’est en effet sous ce mot curieux que l’on désigne les documents officiels, scellés de plomb, que la chancellerie pontificale émettait à des fins plus ou moins solennelles.
Le mot latin « bulla » faisait justement référence à la petite rondelle de plomb qui pendait généralement sous le parchemin et sur laquelle étaient représentés les visages de Saint Paul à gauche et de Saint Pierre, à droite. Le revers du sceau étant quant à lui propre à chaque souverain pontife.
Conservée aux Archives Départementales de la Moselle, cette bulle, datant du XIVème siècle, pend au bas d’un acte sur parchemin et par lequel on apprend que la papauté confirme certains droits à la puissante famille messine des Heu. Elle nous rappelle également, cette bulle, la longue histoire qui unit la Lorraine à la papauté. Pour ne citer qu’un seul exemple, rappelons en effet que la fondation de l’Université de Pont-à-Mousson, en 1572, a été actée par la bulle In supereminenti, les bulles sont souvent désignées par les premiers mots qu’elles contiennent, acte authentifié par le Pape Grégoire XIII.
Il pouvait également arriver que les actes les plus prestigieux soient scellés d’or. On parlera alors de bulle d’or, à l’instar de celle qui fut signée à Metz en 1356, afin de statuer sur les modalités de l’élection impériale. Mais ça, c’est une autre histoire.