Initié en 2015, le Projet « Trame verte et bleue » du Parc Naturel Régional de Lorraine vise à replanter des haies en Meuse jusqu’en 2030. Des bénévoles viennent ainsi régulièrement planter des arbres et des arbustes sur des parcelles agricoles et le long des chemins communaux.
Les haies plantées sont uniquement constituées d’essences locales comme des noisetiers, des cornouillers, du fusain ou encore des troènes. L’idée est de recréer des refuges naturels pour la faune en reconnectant entre eux les forêts et les bosquets. Entre dix et quinze kilomètres de nouvelles haies sont plantés par an. Depuis le début du projet, se sont donc près de cent kilomètres de haies qui ont été plantés.
La plupart des agriculteurs accueillent favorablement l’initiative et jouent le jeu. Il faut dire que les mentalités ont changé. Une fois plantées, les haies doivent être entretenues par les agriculteurs qui peuvent par exemple les pailler ou les arroser lorsqu’il fait vraiment très sec. Ils peuvent également installer des clôtures avec des fils électriques pour empêcher le gibier de venir dévorer les jeunes haies. Une fois qu’elles auront atteint leur taille optimale d’ici une quinzaine d’années, les haies permettront ensuite de protéger les cultures du gel et du vent. Leur maintien et leur développement dépendent en tout cas de la volonté des agriculteurs. Certains les limitant à deux mètres hauts, d’autres les laissant prospérer jusqu’à dix mètres. Dans ce dernier cas, elles deviennent un refuge pour de nombreux oiseaux.
Alors que plus de 1 100 arbustes ont été plantés à Théding, mille autres ont été plantés pour constituer une haie de 500 mètres sur les hauteurs de Longeville-lès-Saint-Avold le long du sentier qui mène à la Forêt du Warndt et aux tours d’observation du Kerfent. En plus d’embellir le paysage, cette haie doit favoriser la nidification des oiseaux et jouer un rôle de brise-vent pour les agriculteurs qui cultivent les terres avoisinantes.
Près de 600 mètres de haies sur quatre mètres de large ont dernièrement été plantés au cours d’un chantier participatif sur un chemin communal inutilisé séparant deux plateaux céréaliers entre Marsal et Juvelize dans le Parc Naturel Régional de Lorraine. Ce chemin, qui descend jusqu’en bord de Seille, était autrefois utilisé par les agriculteurs qui avaient des parcelles de part et d’autre. Au total, plus de 2 000 arbustes ont été plantés, principalement des pruniers, des poiriers ou encore des érables.
Plus à l’Ouest, du côté de Jarny, ce sont 300 mètres de haies qui ont été plantés en deux lignes en quinconce pour prolonger une haie déjà existante à Droitaumont, entre prairie et culture. La commune entend planter 2,5 km d’arbustes d’ici mi-2026. On y trouve du cornouiller, du noisetier, du prunellier aubépine, du charme, du néflier et du sureau.
La diversité des essences doit permettre d’assurer la longévité de ces haies aux nombreuses vertus pour les cultures et la biodiversité. Véritables richesses paysagères et puits de carbone, les haies sont des abris pour la biodiversité. Elles attirent notamment des animaux auxiliaires des cultures et améliorent les rendements des champs en coupant les vents et en retenant les écoulements d’eau.
Le village d’Ugny, près de Longwy, dans le Pays-Haut meurthe-et-mosellan, a investi 59 000 euros pour recréer la trame de haies qui existait autrefois dans le village et qui avait progressivement disparu avec le remembrement de l’agriculture intensive. Ainsi, 3 968 arbres et arbustes ont été replantés sur cinq zones pour reconstituer 3,5 kilomètres de haies mellifères. Dans le détail, 3 000 mètres linéaires de haies arbustives, 250 d’arbres, 110 de haies hautes, 175 d’arbres fruitiers et 6 740 mètres carrés de bosquets d’une quinzaine d’essences différentes ont été mis en terre. L’idée est aussi de recréer des corridors écologiques qui favorisent la biodiversité et les auxiliaires de culture tels que les insectes, les araignées et les oiseaux. A noter que ce projet a été mené en concertation avec les agriculteurs du village. C’est la raison pour laquelle le choix s’est porté sur une haie arbustive qui limite l’ombrage porté sur les parcelles agricoles.