Envoyé en formation à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education (INSPE) de Lorraine à Maxéville, institution qui se targue d’éduquer les éducateurs de l’Education Nationale, j’ai eu la surprise de découvrir dans le hall, alors que je buvais mon café, tout en attendant les collègues, une vaste carte géologique de la Lorraine.
Je l’avoue. J’ai passé de longues minutes devant cette carte où des couleurs étonnamment vives venaient dessiner, dans notre belle province, des pays faits de calcaires oolithiques, de grés rhétiens, de muschelkalk, de Buntsandstein et autres roches appartenant au Cambo-Carbonifère. Tout un langage que je ne maîtrise pas, il faut dire que les cours de géologie, à la faculté, m’ennuyaient passablement, mais qui m’a forcé à me faire une réflexion.
Outre le fait que j’aurais dû m’intéresser davantage à la géologie, je me suis rendu compte que toute la richesse de notre province tenait là, dans cette carte étrange. Dans ce sous-sol extrêmement riche. Le sel du Saulnois. Le fer du Pays-Haut. La houille du Warndt. Tous ces trésors gisent là, dans les entrailles même de notre province ! Ajoutons à cela les argiles qui servent à confectionner les faïences de Lunéville et de Niderviller, les sables qu’utilisent les verriers et les cristalliers de Baccarat, Saint-Louis, Vallerysthal et Vannes-le-Châtel, les pierres d’Euville, de Savonnières, de Jaumont et le grès vosgien dont les teintes épousent étrangement les couleurs du blason lorrain. Et que dire, encore, des ressources plus rares, et plus précieuses encore ? Plomb argentifère du Val de Galilée, mines de cuivre du Thillot, azurite extraite jadis au Bailliage d’Allemagne.
Oh ! Comme notre province est riche ! Rien d’étonnant à ce qu’elle ait attiré toutes les jalousies ! Toutes les convoitises. Notre région est un trésor. Et on ne fait d’histoire, au fond, sans bien connaître sa géographie !