A quelques kilomètres de Metz, le petit village de Vany conserve un patrimoine aussi varié que surprenant. Outre la Croix de Louve et les superstitions qui lui sont associées, la chapelle de la Salette et une fontaine monumentale, ce hameau présente quelques maisons rurales pour le moins étonnantes.
On le sait, la façade de la maison lorraine est souvent austère. Hormis un poirier en espalier, qui décorait cette façade tout en la débarrassant d’éventuelles infiltrations d’humidité, aucun élément ne vient l’embellir. Sauf, bien sûr, les sculptures et les moulures, les niches et les huisseries de la porte principale.
Ici, à Vany donc, le linteau de la porte d’entrée a été sculpté de quelques outils. De gauche à droite, on trouve une cruche, ou criquatte, une hotte qui sert à vendanger, une serpette et une bêche de vigneron. Preuve incontestable de l’importance de la vigne, jadis, en Pays Messin, ces outils, sculptés en façade, servaient peut-être, aussi, de talisman en ayant vocation à attirer, pour le propriétaire du logis, quelques opulentes récoltes.
J’aime ces pierres, qui nous parlent et nous murmurent des chants anciens. Monologues secrets, qui ne disent, au fond, que ce qu’ils veulent bien dire. Car à la question de savoir si le vin que produisait jadis ce vigneron de Vany était bon, nous n’avons, hélas, aucune réponse.