Un adage populaire prétend qu’il n’y a point de génie sans un grain de folie. Je crois que cela est plus que vrai. En balade, le week-end dernier, dans la pittoresque Vallée du Rupt de Mad, je me suis décidé à regagner ma Woëvre natale en traversant une série de petits villages perchés sur le revers des Côtes de Moselle. L’un d’eux m’a obligé à me garer et à flâner le lentement dans ses rues. C’est Dommartin-la-Chaussée.
Ce hameau de quelques dizaines d’âmes a fait le pari de se mettre en scène d’une manière pour le moins originale. Land art, accumulations, installations éclectiques et totalement décalées : les rues de Dommartin n’ont rien à envier aux galeries du Centre Pompidou-Metz. Ici, on voit un parking à soucoupes volantes, là, c’est une série d’écumoires qui sont suspendues. L’église elle-même présente une incroyable accumulation de chasuble, d’étendards et de bondieuseries.
De la secousse, comme on dit chez nous, ce petit village qui était en marge et loin de tout se retrouve au centre des préoccupations et certains n’hésitent pas à faire le crochet pour aller admirer ce hameau de géniaux haltatas. Car oui, il n’y a pas de folie sans un grain de génie.