Ils attendaient ça depuis le 15 novembre 2020. Leur projet mûrement réfléchi de créer leur salle de sport à Boulay s’est dernièrement concrétisé. Après sept mois d’attente, Marine et Mickaël, les propriétaires de « My Fitness Team » ont enfin pu recevoir leurs premiers clients le mercredi 9 juin. Un moment tant attendu.
Mercredi 9 juin, 8 heures. « Il était temps. C’est un soulagement de pouvoir enfin ouvrir mais, en même temps, cela nous met un petit coup de stress car on n’était pas vraiment ouvert à tout public. On ne sait pas ce qui nous attend vraiment », confesse Marine, propriétaire avec Mickaël, son compagnon, de « My Fitness Team », le nouveau club de sport de Boulay. Installé au sous-sol du centre d’affaires Blossom sur 580 mètres carrés, qui devait ouvrir le 15 novembre 2020.
« On nous a pris pour des fous »
Marine Barrionuevo, originaire de Vitry-sur-Orne, et Mickaël Reimeringer d’Oberdorff, 25 ans tous les deux, une licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) chacun, sont à l’origine de ce projet. Cette ouverture, il la prépare depuis quinze mois. Ils ont tout plaqué pour se lancer dans l’aventure. « A la fac, on s’est toujours dit qu’on ouvrirait notre propre salle de sport. On a trouvé chacun un emploi mais il nous manquait toujours quelque chose », confesse Marine qui était salariée en CDD, chargée de la rééducation dans des structures spécialisées. Durant ses études, elle s’est spécialisée en éducation et motricité avec un DU préparation physique. Quant à Mickaël, il faisait du coaching à domicile en auto-entrepreneur et des partenariats avec des salles de sport et des entreprises. « On a décidé de regrouper tous nos clients dans un même lieu. On a fait une étude de marché et le projet a été mûrement réfléchi, même si on nous a pris pour des fous », explique Marine. « My Fitness Team » est né : c’est une SAS indépendante, leur appartenant.
200 000 euros investis
Au départ, ils voulaient s’installer sur la zone commerciale de Super U mais quelqu’un les a mis en rapport avec les initiateurs du projet Blossom. Les responsables du nouveau centre d’affaires boulageois ont répondu à toutes leurs demandes et ont compris l’intérêt du projet. La salle de sport occupe la quasi-totalité du sous-sol du bâtiment sur 580 mètres carrés. « Certaines banques nous ont ri au nez parce qu’on était jeunes et trop ambitieux », se souvient Mickaël, qui ajoute : « D’autres nous ont encouragé parce qu’on savait ce qu’on voulait. » Le dossier a demandé un an de préparation. Les travaux ont débuté le 20 juillet 2020. Ils ont été réalisés par les parents des deux jeunes sportifs. Le gros œuvre, sols, peintures, plafonds ayant quant à lui été fait par Blossom. Grâce à l’apport dû à leurs jobs d’étudiants, 200 000 euros ont pu être investis, notamment dans le matériel, composé de soixante machines, en crédit-bail.
Bouger plus pour vivre mieux
Les salles de sport ont le vent en poupe. On en dénombre 400 en France, avec une croissance de 25 % en deux ans pour un chiffre d’affaires de deux milliards d’euros. Pourquoi un tel succès ? L’intérêt du sport pour la santé, mais aussi la perte de poids. Cet intérêt grandissant pour le fitness a été brutalement interrompu par la crise sanitaire. Cependant, la fin du confinement devrait le relancer. « Fitness », appelé aussi gym de forme, est l’abréviation de l’expression anglaise « physical fitness », c’est à dire la forme physique. Des cours collectifs (zumba, stretching, step, FAC – Fessiers-Abdos-Cuisses) dans une salle de cent mètres carrés, du cardio-training (vélos, rameurs), de la musculation avec ses bienfaits ou encore du « fonctionnal training » pour dépasser ses limites : les possibilités sont nombreuses et les créneaux sont à réserver en ligne. « Sur le long terme, on aimerait bien qu’une diététicienne-nutritionniste nous aide », anticipe Marine, qui rajoute, optimiste : « A partir de 400 adhérents, on aura une salle qui vit bien. En espérant atteindre les 600-700. Dans le milieu du fitness, l’idéal c’est un adhérent par mètre carré. On veut aussi rechercher l’aspect convivial dans la salle. »
La sortie du tunnel
Tout était prêt pour le 15 novembre mais sept mois, c’est long. « On a serré les fesses. Maintenant, on a une certaine visibilité et on voit le bout du tunnel », disent en chœur Marine et Mickaël qui retrouvent le sourire. Ils avaient accueilli quelques clients à partir de janvier grâce au dispositif « Prescri’Mouv », des séances d’activité physique sur prescription médicale adaptées et gratuites financées par l’ARS (Agence Régionale de Santé). Des visites de la salle de sport avaient été organisées et les derniers travaux fignolés. Question finance, tout en payant quand même les charges courantes (loyer, assurances), ils n’ont eu aucune aide de l’Etat français. Mais le remboursement des prêts a toutefois été repoussé. Tous les feux sont désormais au vert pour que Marine et Mickaël réalisent leur rêve sans oublier, bien sûr, les gestes barrières.
on leur souhaite bonne chance ; ça fait du bien de voir des jeunes motivés malgré l’adversité