Vous connaissez tous ma passion, que dis-je, mon amour pour la Lorraine. Et parce que vous n’ignorez rien de cet amour, vous êtes plusieurs à m’avoir demandé, à droite, à gauche et même au centre, ce que je pensais du nouveau logo du FC Metz.
Je vais donc me fendre aujourd’hui d’un petit billet, dans lequel je m’efforcerai de vous livrer le fond de ma pensée. Celle-ci tient en un principe simple : connaître, faire connaître pour mieux reconnaître. Ce nouveau logo, on l’a vu, se présente sous la forme d’une Croix de Lorraine, biseautée à chacune de ses extrémités.
Il me paraît donc utile de revenir, en quelques lignes, sur l’histoire et la symbolique de cette croix. C’est au XVème siècle que la croix à double traverse arrive en Lorraine, à la faveur de la Maison d’Anjou, qui vénérait un morceau dit de la vraie croix, conservé dans un reliquaire en forme de croix double, la traverse supérieure étant censée représenter le panonceau sur lequel Pilate avait fait noter les célèbres lettres INRI. En 1477, cette croix double devient le signe de ralliement des Lorrains face aux Bourguignons de Charles le Téméraire, qui eux, s’étaient placés sous la protection de la Croix de Saint André. Symbole de victoire et de liberté, elle est affichée, brisée, dans la basilique de Sion, en 1873, pour marquer l’abomination de l’annexion d’une partie de la province par l’Allemagne. En 1940, l’Amiral Muselier et le Général de Gaulle en font le symbole de la France Libre. Des résistants donneront leur vie au nom de la Croix de Lorraine.
Seul club de foot français à être autorisé à utiliser ce symbole, le FC Metz a, je crois, tout intérêt à connaître et faire connaître l’histoire et la portée de la Croix de Lorraine. De la vraie Croix de Lorraine j’entends, celle qui n’est pas tronquée, taillée ou biseautée. Celle qui a assuré la victoire aux Lorrains en 1477. Celle qui a galvanisé les adversaires du nazisme. Celle que je porte à mon cou. Celle que nous avons dans nos cœurs.
Et je ne parle pas, bien sûr, de la disparition du Graoully dans le nouveau logo. On peut, au fond, préférer couper ce qui dépasse plutôt que de combler ce qui manque … Mais alors il faut expliquer. Justifier. Eclairer les esprits. Goethe disait que celui qui ne sait pas tirer les leçons de trois mille ans d’histoire ne fait que vivre au jour le jour.
Gageons que, sous cette Croix de Lorraine biseautée, le Fc Metz ne se contentera pas de vivre, justement, au jour le jour …