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La légende du centurion romain et des arches de Jouy

Jouy-aux-Arches

L'aqueduc gallo-romain à Jouy-aux-Arches (Crédits photo : Michiel1972)

Les arches, très anciennes, qui enjambent la Moselle entre Ars et Jouy, ont toujours suscité bien des contes et des légendes.

Parmi ces légendes, il en est une que je voudrais retranscrire, ici. Elle nous parle d’un centurion, un valeureux soldat romain qui s’était épris d’une jeune femme vivant, hélas, de l’autre côté de la Moselle. Durant tout un été, il l’avait rejoint, chaque soir, en empruntant une barque qu’un vieux pêcheur accrochait à un saule qui paraissait pleurer au-dessus des grises eaux du fleuve.

Mais quand vinrent les grosses pluies d’automne, la rivière gonfla tant et tant qu’elle finit par emporter la barque. Le pauvre centurion ne pouvait plus se rendre de l’autre côté de la rivière. Et il en était tout désolé quand, soudain, un petit homme tout de noir vêtu vint à l’aborder. Il lui proposa de lui construire un pont durant la nuit. Si ce pont était achevé avant le lever du jour, le jeune centurion devrait lui donner son âme.

Le marché, bien qu’étrange, fut conclus prestement. Alors, une armée de diablotins, de démons et de gnomes se mit à l’ouvrage. Les piles sortaient de la rivière, comme par magie et déjà, une centaine d’arches se dessinaient dans la pâle lueur du clair de lune. Voyant qu’il venait de passer un pacte dangereux, le centurion prit peur et tenta de s’enfuir. Dans sa course effrénée, il réveilla un coq, qui se mit à chanter.

En entendant le chant du coq, les diables d’ouvriers crurent que le jour se levait. Ils abandonnèrent leur ouvrage en un clin d’œil. Et c’est ainsi que le pont, qui semble n’avoir en effet jamais été achevé, permit au centurion de garder son âme et de retrouver, d’un simple petit saut au-dessus du vide, cette belle et douce jeune femme qui le faisait tant rêver.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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