On raconte que, lorsque les troupes d’Attila saccagèrent la ville de Metz au printemps de l’an 451, elles se heurtèrent à la résistance farouche d’un jeune cavalier qui s’appelait Livier. Fils d’un patricien de la ville, Livier avait été élevé dans la foi chrétienne et dans le culte des vertus. Aussi, lorsque les guerriers Huns s’étaient approchés de la cité sise entre Seille et Moselle, il avait tenu à la défendre en prenant les armes.
Malgré sa bravoure et son intrépide courage, Livier a été capturé et livré au chef barbare. Ce dernier lui proposa de lui laisser la vie sauve à la condition unique que Livier renonce à sa foi. Magnanime, Attila accorda trois jours au jeune homme pour qu’il puisse faire son choix.
Au bout des trois jours, alors que les Huns, qui venaient de piller Metz, cantonnaient au sommet d’une colline qui s’étire, en plein Saulnois, entre Vic et Marsal, Attila alla trouver Livier et lui demanda ce qu’il en était. Livier fit réponse qu’il n’abandonnerait jamais la foi chrétienne qui, pour lui, était la seule voie d’accès au paradis. En entendant cela, Attila ordonna la décapitation du pauvre Livier.
Mais à peine le martyre exécuté, le jeune Livier s’empara de sa tête et marcha, plusieurs mètres, jusqu’à une source où il la lava soigneusement. Les Huns, en voyant cela, prirent peur et s’enfuirent. Ils ne revinrent jamais dans la région, puisque le général romain Aetius leur infligea une sévère défaite.
Sur le Mont Saint Jean, près de Marsal, une chapelle entretient le souvenir du martyre de Saint Livier. Avec Sainte Libaire, Saint Elophe et Saint Eucaire, il est l’un des quatre céphalophores, c’est-à-dire porteurs de tête, que compte le panthéon lorrain.