Au moment où le conseil communautaire de la CCHPB (Communauté de Communes de la Houve et du Pays Boulageois) doit débattre des pistes cyclables dans son ordre du jour de ce jeudi 8 octobre à Falck, un adepte de la petite reine interpelle les élus dans une tribune, dont voici quelques extraits.
Jacques Birgé est médecin généraliste à Boulay-Moselle depuis plus de quarante ans. Et depuis douze ans, il fait l’aller-retour en vélo entre son domicile de Condé-Northen et son cabinet. « Ce faisant, je réalise un déplacement favorable à l’environnement et à ma santé, tant physique que mentale. Mais, faute de piste cyclable dédiée, je mets en jeu ma sécurité. J’ai déjà été renversé une fois. », écrit-il dans une tribune. Quatorze kilomètres sur la départementale D954 où, entre Metz et Boulay, la circulation est particulièrement dense, surtout les poids lourds. Le parcours professionnel du Dr Birgé témoigne de ses nombreux combats, parmi lesquels on trouve la sécurité des cyclistes, à travers la demande de création de pistes cyclables en Pays de Nied et ailleurs, adressée aux collectivités locales et régionales.
Extraits
« A l’heure où le réchauffement climatique est une vraie menace et où les déplacements alternatifs doivent être encouragés, je m’étonne de l’absence de piste cyclable sur toute ou partie de ce trajet, et plus généralement en Pays de Nied. ». En 2018 et en 2019, des courriers avaient déjà été adressés en ce sens au président de la Communauté de Communes de la Houve et du Pays Boulageois, restés sans réponse à ce jour. « Plus généralement, la région de Boulay-Bouzonville, offre des opportunités de pistes cyclables, sans contrainte technique majeure, qui permettraient de relier ces deux communes distantes de seize kilomètres, via un trajet plat le long de la Nied, et de relier les villages voisins à ces deux villes. Un projet plus ambitieux serait de créer une piste cyclable jusqu’à Metz et pourquoi pas de Metz à Sarrelouis. La voie verte Landonvillers-Courcelles-sur-Nied est un immense succès, alors qu’elle ne sert qu’à des déplacements de type loisirs. ». Le médecin cycliste est soutenu dans sa démarche par l’AF3V (Association Française pour le développement des Véloroutes et des Voies Vertes) et de sa délégation régionale, VMA Lorraine (Vélo et Mobilités Actives de Lorraine).
« Le pays est en train de vivre un moment vélo »
« Nos voisins européens se sont depuis longtemps lancés dans le développement de pistes cyclables utiles à la population et à l’environnement. Il serait temps que les communautés de communes concernées (Communauté de Communes de la Houve et du Pays Boulageois pour Boulay et Communauté de Communes du Bouzonvillois et des Trois Frontières pour Bouzonville) en fassent de même. En outre, le « grand Plan Vélo » lancé par le gouvernement à la sortie du déconfinement, « afin de faciliter l’usage du vélo, doit permettre de démocratiser sur le long terme la pratique du vélo en tant que moyen de transport, quotidien ou occasionnel, lorsqu’il est adapté aux besoins de déplacements des usagers. » Il devrait donc être plus facile de trouver un financement avec actuellement une fenêtre de tir inédite via les appels à projets « Fonds mobilités actives – continuités cyclables et les Dotations de Soutien à l’Investissement Local (DSIL). ».
Barbara Pompili, ministre française de la transition écologique, l’a dit : « le pays est en train de vivre un moment vélo ». Et pour soutenir cette nouvelle dynamique, engagée au moment du déconfinement, l’Etat a décidé de frapper fort. Mi-septembre, la ministre annonçait pour les deux années à venir le doublement du budget alloué au Plan vélo et mobilités actives. Mais pour l’AF3V, cette excellente nouvelle comporte des failles, relatives aux conditions d’attribution des fonds aux collectivités locales.
Et Jacques Birgé de conclure tout en souhaitant que de nombreux collégiens et lycéens puissent rejoindre leur établissement à vélo: « J’espère vivement que les collectivités locales et régionales œuvrent rapidement, afin de combler le retard pris dans le développement de voies vertes, investissement durable et écologiquement responsable, d’autant que la crise liée à la Covid-19 a permis de réaliser concrètement quel était l’impact des transports sur la qualité de l’air et que, pour essayer de maintenir un bas niveau d’émissions, avoir un mode de déplacement alternatif est vraiment pertinent. »