Après avoir évoqué, il y a quelques temps, la personnalité du Duc de Lorraine Charles IV, portons notre regard, le temps d’un court instant, sur l’un de ses prédécesseurs, à savoir Antoine, surnommé le Bon.
Fils légitime de René II, le victorieux de Nancy, Antoine monte sur le trône en 1508. Il participe, aux côtés de Louis XII, aux guerres d’Italie, se bat à Agnadel, puis à Marignan, dans les troupes du Roi François Ier. En 1525, face aux débordements que cause, en Alsace et dans les franges orientales de son duché, la révolte du Bondschuh, il lève une armée et va massacrer, à Lupstein, à Saverne et à Scherwiller, ces paysans alsaciens, surnommés Rustauds, et qui ne voulaient rien d’autre que de changer un peu l’ordre des choses. Cette guerre aux allures de croisade sera immortalisée dans la Rusticiade, vaste poème composé dans la lignée de la Nancéide de Pierre de Blarru.
Maître d’un duché qui gravite dans l’orbite du Royaume de France mais qui dépend officiellement du Saint Empire Romain Germanique, Antoine s’applique à garder, sur le plan diplomatique, la plus stricte neutralité vis-à-vis de ses Etats. Il devient un peu l’arbitre de l’Europe, ou tout au moins du différend qui oppose l’Empereur à François Ier.
Marié à Renée de Bourbon, il aura six enfants, dont trois seulement lui survivront. Il meurt en 1544, à Bar-le-Duc. Son fils, François Ier de Lorraine monte alors sur le trône. Son règne éphémère, 363 jours seulement, cèdera la place à la régence de Christine de Danemark. Antoine avait choisi pour devise les mots « J’espère avoir ».