En remontant la Meurthe, à deux lieues en amont de Nancy, le promeneur découvre, avec émerveillement, la silhouette bleutée de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Elle ressemble, de loin, à un navire que les vicissitudes de l’histoire auraient fait échouer à l’horizon. Là, quelque part entre la terre et le ciel.
C’est une merveille d’architecture. Gothique flamboyant, tout en flammèches et en escarbilles. Un peu comme si les bâtisseurs avaient su, dès le départ, que leur chef d’œuvre serait appelé à renaître de ses cendres.
Sanctuaire lorrain par excellence, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port a été érigée il y a cinq-cents ans, au lendemain de l’éclatante victoire des Lorrains sur les troupes du Duc de Bourgogne Charles le Téméraire. C’est un haut-lieu de notre histoire, qui renferme, en outre, la pieuse relique que le moine Aubert de Varangéville aurait rapporté sur les rives de la Meurthe, au Moyen-âge.
Car la cité portoise invite aux voyages. Au pluriel. Située à la croisée des chemins, sur un sentier de randonnée qui est en train d’être balisé et qui prendra le nom, à terme, de Via Lotharingorum (ou voie des Lorrains), elle est un maillon incontournable de cette longue chaîne qui commence à Myre, ville de Turquie où officia Saint Nicolas, se poursuit à Bari, là où ses reliques ont été transférées et s’achève à Nimègue, là où se trouve la première église dédiée à Saint Nicolas, au Nord des Alpes.
On pourrait écrire des pages et des pages pour raconter l’histoire de cette basilique. D’autres, comme l’ami Gérard Crouzier, le feront mieux que moi. On pourrait parler des gargouilles, de la procession du sire de Réchicourt et du fameux pilier qui pleure.
On pourrait parler, aussi, du Père Fouettard et de la bière, brassée à Saint-Nicolas-de-Port. Ou du Musée du Cinéma, qui retrace, à un jet de pierre de la basilique, les grandes heures du grand écran.
Bref, la Lorraine est pleine de ressources, de rencontres, de découvertes ! Il suffit de l’arpenter et de pousser quelques portes.