La Lorraine a souvent la réputation fortement exagérée d’un pays froid et pluvieux. Celle-ci est probablement due à l’hiver 1939-1940 qui fut exceptionnel, et pendant lequel un grand nombre de soldats français, qui étaient en garnison sur les fortifications de la Ligne Maginot, ont pu se faire une idée déformée du climat lorrain qu’ils ont par la suite diffusé.
Pourtant la Lorraine a permis l’implantation d’espèces végétales et animales de type méditerranéen sur son territoire. Si le climat lorrain était aussi rude qu’on le dit, ces espèces n’auraient jamais pu s’y installer. Elles se retrouvent surtout dans les pelouses sèches qui sont généralement localisées sur des flancs de coteaux calcaires particulièrement bien exposés au Soleil. La nature calcaire de la roche permet une infiltration rapide de l’eau de pluie et de ruissellement. Ces conditions chaudes et sèches expliquent ainsi la présence d’une faune et d’une flore méridionale.
Des orchidées sauvages à profusion
Les orchidées sont des plantes surprenantes qui ont su faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour se reproduire. Elles sont au sommet de l’évolution des végétaux. Certaines comme l’Orchis pyramidale cultivent l’esthétique de leur hampe florale. D’autres comme l’Ophrys abeille ont développé la technique du mimétisme de l’apparence et l’odeur du pollinisateur. Enfin, la plupart porte un nom évocateur et anecdotique qui trouve sa justification dans l’observation de la plante. Orchis militaire présente par exemple des fleurs qui ressemblent à un homme casqué tandis qu’Orchis bouc a trouvé son nom dans son odeur.
Des insectes méridionaux et des reptiles
Chant des cigales des montagnes, papillons comme le machaon, le flambé, la touche bleu turquoise de l’azuré, ou encore mante religieuse peuplent les pelouses calcaires. Lézard des souches, vipère aspic et coronelle lisse, petite couleuvre inoffensive, sont autant de reptiles qui renforcent encore le caractère méridional des pelouses calcaires. Des milieux naturels façonnés et entretenus par les activités agricoles. Les pelouses sèches résultent d’un défrichage datant de la Préhistoire. Par la suite, les coteaux les plus favorables ont accueilli vignes et vergers tandis que les sites moins favorables servent toujours de pâturage pour les moutons en transhumance. Ces pratiques ont permis de garder ces milieux naturels ouverts à travers les siècles et jusqu’à ce jour.