Des agents du service départemental de la Moselle de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ont réintroduit fin avril des écrevisses des torrents dans le Bitcherland. L’espèce est en danger critique d’extinction.
Concrètement, 79 écrevisses des torrents, dont des individus femelles porteuses d’œufs, ont été prélevées dans deux ruisseaux du Bas-Rhin, où cette espèce est bien implantée, pour être transférées dans deux autres cours d’eau en Moselle. Ces opérations de repeuplement ont lieu chaque année depuis 2018 et doivent se poursuivre jusqu’en 2021 au moins, tant que la pérennité de l’espèce ne sera pas officiellement établie en Lorraine. Un programme expérimental avait déjà été initié en 2017 par le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord en partenariat notamment avec l’OFB pour sauvegarder les écrevisses des torrents.
Espèce de petite taille qui mesure généralement moins de dix centimètres, l’écrevisse des torrents apprécie les eaux fraîches et bien oxygénées des ruisseaux de montagne. Sa présence témoigne de la bonne qualité des habitats et des milieux aquatiques. Elle peut vivre jusqu’à dix ans et se nourrit principalement de débris végétaux et d’invertébrés qu’elle trouve au fond de l’eau. Mais l’écrevisse des torrents est menacée par la pollution et la détérioration des milieux naturels causés par les activités humaines, ainsi que par la prolifération d’autres espaces exotiques invasives à l’image des écrevisses du Pacifique ou des écrevisses rouges de Louisiane.
A noter enfin que la Lorraine est la seule région en France à abriter trois espèces différentes d’écrevisses natives, à savoir l’ écrevisse à pattes rouges, l’écrevisse à pieds blancs et donc l’écrevisses des torrents. Elles figurent toutes les trois sur la liste rouge des espèces menacées de disparition.
Source : Office Français de la Biodiversité
D’importants travaux de restauration ont été engagés ces dernières années au Gailbach, un ruisseau du Bitscherland, par le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine. Ceux-ci visaient l’entretien de la ripisylve et des boisements de long des berges, afin de désencombrer les rives du ruisseau et de poser des clôtures pour mieux organiser l’accès du bétail au Gailbach. Le piétinement des troupeaux détruit en effet la vie aquatique. Le cours d’eau a également été réaménagé. Un plan d’eau situé en bordure du ruisseau a par exemple été supprimé car il augmentait considérablement la température du Gailbach. L’ensemble de ces travaux a enfin permis de réintroduire cinquante écrevisses des torrents en partenariat avec le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. Cette espèce avait disparue du Gailbach depuis 2015.