Entre Meuse et Moselle, au contact de la Woëvre, du Saintois et du Plateau de Haye, le Toulois est un petit pays parmi les plus pittoresques de Lorraine. C’est un carrefour. En même temps qu’un angle un peu mort. Une contrée qui se trouve être au centre de la Lorraine. Et, en même temps, un peu en marge. On y voit la Moselle y décrire son vaste méandre. Et des côtes à n’en plus finir, plantées de vignes et de mirabelliers. On y voit des villages cossus, enrichis depuis longtemps par la production et le commerce du vin. Lucey, Bruley, Foug, Blénod … Vin gris, qui grise moins les âmes qu’il ne les colore.
Mais le Toulois, c’est aussi ces collines esseulées et au sommet desquelles subsistent quelques légendes. Des histoires qui parlent de diables et de sorcières. Et qui auraient pu inspirer Moselly, l’enfant du pays, l’écrivain oublié qui reçut pourtant le Goncourt et qui ne cessa jamais, tout au long de sa vie, de magnifier la Lorraine et de lui rendre hommage. Il faut lire, ou relire, Terres lorraines, Joson Meunier, Le Rouet d’ivoire et Les Grenouilles dans la mare. C’est le Toulois dans toute sa poésie. La campagne lorraine dans toute sa poétique mélancolie.
Toulois. Pays dont le nom nous vient de la belle ville de Toul. Prisca, Pia, Fidelis, proclame sa devise. Ancienne, pieuse et fidèle. Antique capitale et cité des Leuques qui semble encore corsetée dans ses remparts, ses bastions et ses demi-lunes. Ville aux cent clochers. Sonnante et trébuchante sur les marches de l’histoire. Ville dominée par la silhouette bleutée de cette cathédrale toute en pinacles. Tours ajourées comme de la dentelle. Gargouilles et chimères. Elle est là, cette cathédrale, tel une nef échouée sur les rives de la Moselle. Prête à nous faire embarquer sur les flots tumultueux du passé … De notre passé !
Belle description.