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De la fabuleuse histoire du Q de la Catherine

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On trouve de succulentes histoires en explorant les célèbres Contes de Fraimbois en Lorraine, à l’image de celle du Q de la Catherine. Attention cependant aux amalgames !

Le maire de Fraimbois n’était pas fort savant. A l’âge de sept ans, le pauvre homme gardait les vaches dans les champs pour les cultivateurs. Il n’était pour ainsi dire jamais allé à l’école et avait peine à tenir les registres d’Etat-Civil.

Une fois que le maître d’école n’était pas là, le maire avait marié la Catherine Mirguet et puis il avait transcrit sur son grand livre le nom de la jeune mariée comme ça : « Quatherine ». L’adjoint, qui était plus malin, a ri une bonne goulée en voyant ça :

– Ce n’est pas la peine d’être maire de Fraimbois si c’est pour faire des bêtises comme ça, qu’il dit au maire. Il ne faut pas laisser le nom-là, parce que les gens de Lunéville se moqueraient de nous !

– Eh bien soit, répond le maire … C’est encore bien aisé à dire … Mais comment faire ?

Les voilà aussi embarrassés l’un que l’autre. A force de chercher, l’adjoint appelle le garde-champêtre, qui passait sur la route avec son grand sabre.

– Viens ici, Baptiste ! Prends ton sabre, tu mettras la pointe sur le registre et tu gratteras le Q de Catherine.

Mais le garde-champêtre a tant gratté qu’il y eut un trou de fait dans le Q de la mariée. Toutefois, on ne voyait plus la lettre « impure », comme disaient les chères-sœurs, dans le temps. Quand le Q a été bien gratté, le maire a écrit sur le registre, sur une place blanche, dans la marge de la feuille : « le Q de Catherine a été gratté avec le sabre du garde-champêtre, Baptiste Bâzu. »

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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