Les sondages le disent : écologie et développement durable sont au cœur des préoccupations des électeurs. L’échelon communal et intercommunal permet d’agir sur les nombreux leviers liés à l’écologie. Revue des programmes des trois listes en lice à Boulay-Moselle.
Impossible, ou presque, d’être candidat aujourd’hui à une élection sans parler écologie et développement durable. Mais de l’affichage et des discours aux actes, il y a parfois un gouffre : les candidats peuvent tout promettre et ne vont pas s’en priver. Mais une fois élus pour six ans, ont-ils le pouvoir de changer les choses ?
« Boulay autrement »
La politique autrement, solidarité et amélioration du quotidien résument le crédo d’Houcine Maataoui et de sa liste « Tous solidaires et prioritaires ». « On est persuadés que c’est aux collectivités de donner l’élan et d’intégrer l’écologie dans tous les domaines », dit-il, en ajoutant : « L’environnement est une arme de développement économique et nous devrons viser le zéro impact climatique et environnemental dans toutes les décisions prises. Pas question de mesurettes symboliques ». Comme par exemple la création d’un pédibus pour plus de sécurité et moins de pollution. 1 100 lignes de ce type de déplacement pour écoliers et collégiens existent actuellement en France, créés par des associations de parents et encore peu gérés par les municipalités. « Les trajets automobiles inférieurs à dix kilomètres sont les plus polluants », explique Marie, chargée du projet, qui ajoute : « Sortir du tout voiture : l’occasion de développer le co-voiturage entre parents pour l’école, les clubs mais aussi les courses. ». Développer la solidarité, retisser des liens sociaux sont les leitmotivs de cette liste qui ne manque pas de compétences et lutte contre les « à priori » liés à sa diversité. Pour cela, créer une appli et un site internet est une priorité pour permettre aux Boulageois, anciens et nouveaux, d’être informés sur tout et complètement. « Je ne comprends pas qu’une ville de 6 000 habitants n’a pas créé d’outils informatiques, de liens de solidarité entre les gens », complète Régis, chef d’entreprise. Les gens veulent du concret, des choses réalisables : une ville propre, des économies d’énergie dans les bâtiments publics et l’éclairage, la lutte contre les gaspillages comme la pollution lumineuse, du recyclage incitatif et des espaces verts, aujourd’hui absents des lotissements. Favoriser la transition énergétique avec un mini-bus éco-responsable, redynamiser le centre-ville en l’adaptant au vélo et en créant des parkings. Autant d’idées novatrices et ambitieuses à mettre en œuvre après un audit financier indispensable et avant la création de comités de quartiers disposant d’un budget participatif.
Une politique environnementale transversale
« Ensemble pour Boulay » et André Boucher, le maire sortant, veulent poursuivre leur politique d’amélioration du cadre de vie. Priorité à la communication qui a fait défaut jusque-là pour faire connaître les réalisations en cours et à venir : le nouveau « poumon vert » de la ville, le Parc de la Schanze, les économies d’éclairage, les énergies renouvelables pour les bâtiments communaux, des aires de jeux, la plantation d’arbres ou encore la réalisation de voies douces. L’environnement n’est pas cloisonné. Cette politique « verte » à laquelle les jeunes seront associés touche à tous les domaines : transports, aménagements, économie et cadre de vie.
Des thèmes repeints en vert
Coup de théâtre à Boulay ! Après avoir jeté l’éponge, « Agir pour demain », la liste prétendument sans étiquette menée par Gérard Vuillaume revient dans le jeu. Après la fuite de nombre de ses colistiers, la tête de liste a trouvé miraculeusement des « volontaires » pour repartir au combat. L’écologie n’a jamais été la tasse de thé du Rassemblement National. Cette liste « Agir pour demain » de Gérard Vuillaume, un frontiste de la première heure, même s’il n’a plus sa carte, mise sur les espaces verts et l’approvisionnement local, sans jamais parler de pollution automobile ou de transport en commun. Adepte du « localisme », il entend privilégier la ferme et le commerçant du coin plutôt que des produits venus de l’autre bout du monde. S’ajoutent le ravalement des façades du centre-ville, le stationnement, la construction d’un marché couvert. Même s’il est verdi, le programme pour les six années à venir semble un peu court.