Le point de dentelle de Lunéville et la broderie perlée et pailletée, émanation du premier, ont dernièrement été inscrits à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel par le ministère français de la culture. Celui-ci regroupe les traditions orales, les arts du spectacle, les connaissances ou encore les savoir-faire liés à l’artisanat ou à la nature. Cette distinction prestigieuse est le résultat de plusieurs mois d’efforts et de recherches historiques.
Technique entièrement manuelle réalisée au crochet sur un tulle tendu sur métier, le point de Lunéville a ainsi rejoint la vingtaine d’autres savoir-faire reconnus au patrimoine culturel immatériel, à l’image de la tapisserie d’Aubusson ou encore du repas gastronomique. Ce savoir-faire lorrain unique au monde prisé de la haute couture et des costumes de spectacles avait pourtant bien failli disparaître. Le point de Lunéville est apparu vers 1810 avec les premiers tissus de tulle. A cette époque, la broderie faisait un véritable tabac dans la société aristocratique. En 1827, 700 ouvrières, surnommées les « Lunévilleuses », travaillaient dans les ateliers de la cité lorraine. Ces derniers employaient également souvent un grand nombre de femmes à domicile, sans que des chiffres précis puissent être établis puisque cette activité n’était pas obligatoirement reconnue. En plein essor, la broderie devînt rapidement le principal secteur économique de Lunéville. A son apogée, près de 25 000 femmes brodaient dans toute la Lorraine. Transmise de mère en fille, cette production traditionnelle déclina ensuite à partir de la seconde moitié du XIXème siècle pour presque disparaître complètement aux alentours de 1940 en raison de la mécanisation de plus en plus poussée des broderies.
>C’était sans compter sur la famille Remy, à l’origine de la création du Conservatoire des Broderies de Lunéville en 1998. Maryvonne François-Remy, présidente fondatrice de l’institution, a ainsi permis de sauvegarder et de transmettre ce point de chaînette unique au monde après des décennies d’oubli. Désormais également protégé grâce à son inscription à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), ce savoir-faire est même exclusivement enseigné à des personnes du monde entier à l’Ecole de Broderie d’Art du conservatoire dans le cadre majestueux de l’aile Sud du Château de Lunéville. A noter enfin que selon la tradition du point de Lunéville, tulle et fils en coton doivent absolument être de coloris blanc ou écru.
Du très bel ouvrage. on en redemande. Consécration ô combien méritée.
J’ai connu dans mon enfance, à Jolivet, dans les années cinquante, une brodeuse qui travaillait avec les paillettes à domicile pour une entreprise. A l’époque, avec mes yeux d’une douzaine d’années, j’étais émerveillé par la patience exigée, surtout avec les conditions d’éclairage le soir lorsque je lui rendais visite et par les broderies terminées.
M. Ligot
Super j ai vue faire c est très bien cette inscription
Magnifique savoir faire désormais protégé!!