Selon le Groupe Tétras Vosges, le Grand Tétras, qui vit dans les Vosges depuis des millénaires, serait au bord de l’extinction dans le massif.
A peine une centaine d’individus mâles adultes avait été recensée lors du dernier comptage effectué en 2015. Les plus grandes craintes se font déjà sentir pour le prochain qui aura lieu en 2020. Les spécialistes s’attendent en effet à une chute drastique des effectifs de l’espèce, emblème du massif vosgien.
Le Grand Tétras est ce que l’on peut appeler une relique arctique. Présente dans les Vosges depuis la dernière glaciation, l’espèce est depuis plusieurs années menacée par la sur-fréquentation et la surexploitation du massif, ainsi que par la surpopulation du gibier et le nourrissage intempestifs des sangliers qui engendrent un déséquilibre alimentaire. Le Grand Tétras, dont le mâle pèse enter 3,5 et 5 kilogrammes et le femelle entre 1,5 et 2 kilogrammes, ne doit pas être dérangé. Il a besoin de calme et de champs de brimbelles. Considéré comme une espèce parapluie garante des vieilles et profondes forêts des Vosges, le Grand Tétras ne trouve plus d’abri au sol et survit tant bien que mal dans des réserves naturelles. Si rien n’est fait, si rien n’est entrepris immédiatement par les autorités, l’emblématique coq de bruyère ne sera très prochainement plus présent que sous forme décorative dans les fermes-auberges et sur les blasons de quelques clubs sportifs des Vosges.
A l’Ouest du département, il n’existe déjà plus de population naturelle de perdrix grise dans la plaine et les cultures. L’oiseau subsiste encore dans certaines communes des Vosges mais uniquement grâce à des opérations de lâcher entreprises par des sociétés de chasse locales. Menées dans le cadre d’un plan de réintroduction, ces dernières n’ont pour le moment donné que peu de résultats. Environ 4 000 oiseaux ont ainsi été relâchés dans 115 communes du département au cours des dernières années. Malgré ce constat alarmant, la chasse à la perdrix grise reste toutefois autorisée sur une courte période en septembre. Enfin, l’alouette des champs ne se porte pas mieux. Elle aussi menacée d’extinction par les pesticides, les fauchages précoces et les dérèglements climatiques, l’espèce a vu ses effectifs fondre de moitié en moins de trente ans. A tel point qu’elle a pratiquement totalement disparu de la campagne vosgienne.