Metz connu son apogée à la fin du haut Moyen-âge. La cité fut la capitale de l’Empire carolingien durant quelques années à partir du 28 février 835. Louis le Pieux, également connu sous le nom de Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, fut en effet ce jour couronné pour la seconde fois empereur en la Cathédrale Saint-Etienne.
A cette époque, l’unité de l’Empire carolingien commençait à se fissurer. L’autorité de l’Empereur Louis le Pieux, qui avait été couronné à Reims le 5 octobre 816, était de plus en plus contestée par ses propres fils. Ces derniers tentèrent par deux fois de lui retirer sa couronne, en vain. C’est la raison pour laquelle une seconde cérémonie fut organisée le 28 février 835 pour officiellement rétablir Louis le Pieux en tant qu’Empereur. C’est le Concile de Diddenuewen (Thionville) qui en fut à l’initiative. Présidé par Drogon, Evêque de Metz, fils illégitime de Charlemagne et demi-frère de Louis le Pieux, celui-ci réunit 44 évêques de tout l’Empire. Partageant la même vision d’unité que son demi-frère, Drogon posa la couronne sur la tête de Louis le Pieux pour la seconde fois. Durant la cérémonie, l’Archevêque de Reims, Ebbon, fut contraint de reconnaître publiquement qu’il avait calomnié l’Empereur, avant d’être démis de ses fonction. Pour récompenser sa fidélité, Drogon fût nommé archevêque par Louis le Pieux qui en fit également son représentant personnel auprès du pape. C’est à partir de cet évènement que Metz commença à rayonner sur tout l’Empire carolingien à nouveau uni. Mais pas pour très longtemps. Louis le Pieux, devenu Louis Ier, mourut en effet le 20 juin 840 et les querelles intestines entre ses trois fils Lothaire Ier, Louis le Germanique et Charles le Chauve furent aussitôt relancées. Lothaire tenta de reconstituer l’Empire en attaquant ses frères. Sa défaite précipita la chute de l’Empire carolingien, entérinée par le Traité de Verdun signé en 843 pour partager l’ensemble entre les trois frères ennemis. Lothaire hérita alors d’une étroite bande coincée entre les royaumes de Charles le Chauve et de Louis le Germanique, s’étirant d’Aix-la-Chapelle à Rome, en passant par Metz qui en demeurait la capitale. Une partie de ce territoire devînt la Lotharingie à partir de 855 sous Lothaire II, puis la Lorraine un siècle plus tard.
Louis le Pieux fut inhumé en l’Abbaye Saint-Arnould hors les murs de Metz par l’Archevêque Drogon. La nécropole carolingienne, où reposaient déjà Hildegarde, la mère de l’Empereur, ainsi que toute une partie de la famille de Charlemagne, se trouvait sous le nouveau quartier Cœur Impérial de Metz, au niveau de l’ancien site hospitalier de Bonsecours. Les tombeaux furent ensuite rapatriés dans l’abbatiale de la Rue aux Ours en 1552, au moment du siège de Charles Quint, avant d’être vandalisés et en partie détruits lors de la révolution française. Cinq morceaux du tombeau de Louis Ier nous sont parvenus. Ils sont présentés au Musée de la Cour d’Or de Metz. Il s’agit plus précisément de fragments provenant d’un sarcophage en marbre antique qui a été réutilisé pour le tombeau impérial. Une corne ornementale sculptée en ivoire du monument funéraire du souverain est également visible au Rijksmuseum d’Amsterdam.