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Quand Bussang renoue avec son eau de source

Source Marie Bussang

La Source Marie, à Bussang (Crédits photo : Didier Misson)

La commune de Bussang entend renouer avec son passé minéral et thermal et retrouver l’aura qui était le sien. Propriétaire du captage de l’eau de source du Mont Charat, connue pour sa très grande pureté, la municipalité vosgienne a en effet signé une convention exclusive d’exploitation avec l’entreprise « L’héritage de Bosso » pour produire une bière locale d’ici la fin de l’année. Une ligne de cosmétiques est également envisagée.

Les eaux vertueuses de Bussang s’apprêtent à être exploitées de nouveau après des dizaines d’années d’atermoiements. Il ne manque plus que l’autorisation de mise sur le marché de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui réalise des analyses. Une fois délivrée, des travaux seront entrepris pour relier la Source du Mont Charat, située à 700 mètres d’altitude, à l’ancienne usine Néotec. C’est dans ces locaux reconvertis en site d’embouteillage que sera ainsi lancée la production d’une bière locale fabriquée avec de l’eau de Bussang et commercialisée en circuits courts. Pour la municipalité, il s’agit de préserver le patrimoine hydrogéologique, de conforter l’image touristique de la commune et pourquoi pas de relancer à terme une activité thermale.

La fabrication d’une crème curative de beauté a quant à elle déjà commencée. Conçue à partir de l’eau de source du Mont Charat, celle-ci ne contient aucun adjuvant ni conservateur, mais uniquement des produits naturels. Elle n’est pour le moment commercialisée qu’au Luxembourg. Comme le débit de la source ne permet pas une production de masse, l’entrepreneur à l’origine de cette initiative vise avant tout un marché de niche à haute valeur ajoutée. D’autres produits cosmétiques et des projets de bioplastique sont également à l’étude.

Rappelons que l’eau de Bussang est réputée depuis le XVIIème siècle. Les Ducs de Lorraine avaient déjà remarqué ses vertus. Ferrugineuse et reconstituante, elle est particulièrement préconisée contre l’anémie. D’où le fameux slogan de l’époque « Bussang égale sang bu ». Le trésorier des mines de cuivre et d’argent encaissait alors les taxes de séjour des curistes. Un établissement thermal moderne connu jusqu’à Paris fut même construit avant que l’activité ne périclite en raison des destructions des deux guerres mondiales puis de la perte de l’agrément de la Sécurité Sociale en 1958 du fait du faible débit de la source et d’une contamination bactérienne. L’embouteillage d’eau minérale cessa quant à lui en 1971.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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