La première tranche des travaux extérieurs de rénovation et de consolidation de la Tour Saint-Nicolas de Fleury, au Sud de Metz, s’est dernièrement achevée. Celle-ci visait à refaire la toiture, conforter la charpente, remplacer toutes les tuiles et les ardoises, ainsi qu’à refaire les façades et les ferronneries. Le chantier a représenté un investissement de 99 843 euros TTC, indispensable pour préserver le patrimoine architectural du village.
Le résultat est à la hauteur des attentes des bénévoles organisés en une association baptisés les Compagnons de la Tour Saint-Nicolas. Ceux-ci ont en effet œuvré tous les samedis matins pour nettoyer et consolider cet édifice qui menaçait ruine. Le bâtiment avait en effet bien failli disparaître pour laisser place à de l’immobilier. Mais c’était sans compter sur leur opiniâtreté et sur celle du maire qui souhaite y voir accueillir un gîte rural. L’édifice a donc finalement été intégré au Domaine de la Tour qui comprend notamment quatorze maisons jumelées et deux petits collectifs à deux étages abritant 36 logements. Les volumes de l’ensemble immobilier respectent les dimensions des anciens corps de ferme détruits.
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Rappelons que la Tour Saint-Nicolas est le dernier vestige de la ferme du même nom qui appartenait alors à l’Hôpital Saint-Nicolas-du-Neufbourg à Metz. Construite en 1580, cette porte fortifiée dotée d’une tourelle a la particularité de présenter sur ses façades des stèles funéraires gallo-romaines qui ont servi à son édification. On peut également apercevoir sur sa façade principale une niche qui abritait sans doute autrefois une Vierge à l’enfant. Le bâtiment comporte deux pièces de 45 mètres carrés au premier et au second étage. On y accède par un escalier en colimaçon.
La porte en calcaire blond qui ouvre sur la tourelle d’escalier qui jouxte l’ancienne Tour Saint-Nicolas de Fleury, près de Verny, au Sud de Metz, date de la seconde moitié du XVIème siècle, comme en témoigne la date inscrite dans le fronton en anse de panier : 1580. Un fronton sous lequel apparaît, le long d’un linteau formant métope, la devise latine : ante omnia venerare numen, laquelle peut se traduire par « vénérer Dieu avant toute chose ». L’ensemble est soutenu par des piédroits ornés de pilastres surmontés de chapiteaux doriques particulièrement sobres. On remarque, à gauche, une sculpture que le temps a quelque peu malmené. Il s’agit d’un bas-relief, datant probablement de l’époque gallo-romaine. La posture, ainsi que le vêtement, sont en effet à rapprocher de certaines stèles qui datent de cette époque et qui sont conservées au Musée de la Cour d’Or, à Metz. Le bas-relief a ici été réemployé dans la maçonnerie. Une pratique assez courante, surtout pendant la Renaissance qui prônait le retour à l’Antiquité. A Metz, on trouve d’ailleurs plusieurs sculptures antiques réemployées en façade ou sur certains ouvrages d’art. L’une des plus célèbres est celle dite de la « Reine Gilette », qui apparaît sur une pile de pont, derrière la Salle Fabert. N’hésitez pas à chercher ces sculptures car elles témoignent du rapport, sans cesse réinventé, que les anciens entretenaient avec le passé. Faire du neuf avec du vieux. Recycler en somme. L’idée, finalement, est ancienne.
Comme de nombreux villages de Moselle, Fleury avait autrefois des vignes sur son territoire agricole. Orienté d’Est en Ouest, le coteau de la commune, qui offre une exposition en plein Soleil, était couvert de potagers, de vergers et de vignes exploitées par les habitants. Depuis les années 1960 et 1970, la vigne a périclité au profit des potagers et des jardins d’agréments. Au début des années 2000, un habitant de Fleury y a acheté une parcelle pour avoir un verger. C’est là qu’il a découvert des ceps de vigne qui sont aujourd’hui exploités par un ami à qui il a également cédé un pressoir. Initié à la vinification, le dernier vigneron de Fleury a réalisé sa première vendange en septembre 2020. Celle-ci lui a apporté 28 kilogrammes de raisin et 140 litres de vin rouge naturel sans aucun apport chimique. Le moût restant a été distillé par un bouilleur du cru pour en faire du marc. Le vigneron entend à présent investir dans un égrappoir et un fût de chêne. De quoi relancer la culture de la vigne à Fleury.