Comme chaque année depuis 2010, la Communauté de Communes de la Houve et du Pays boulageois, organisatrice de « Bouq’In », réunit au centre-ville de Boulay-Moselle une centaine d’auteurs. Pour ce neuvième salon du livre sur le thème « Sports et littérature », la tradition est respectée : animations, théâtre de rue, tables rondes, concerts, etc. Chaque édition est placée sous le regard attentif et bienveillant d’un parrain. Il s’agit cette année de Jean-François Pré qui vient pour la seconde fois à Boulay. L’ex-footballeuse professionnelle Marinette Pichon est quant à elle l’invitée de marque le dimanche 24.
Jean-François Pré, du tiercé au polar
C’est un amoureux du cheval, une personnalité reconnue des turfistes et un écrivain, à la fois prolifique et éclectique : treize romans et 21 nouvelles. Sa retraite en 2013 lui permet de se consacrer entièrement à sa carrière d’écrivain.
Tombé amoureux du cheval à quatorze ans, Jean-François Pré, après des études de langues à la Sorbonne décide d’assouvir sa passion par le biais du journalisme. Aujourd’hui, à 66 ans, après près de quarante ans (1975-2013) à baigner dans le monde hippique, son unique activité professionnelle réside dans l’écriture.
BLE Lorraine : C’est la deuxième fois que vous venez à Boulay et cette fois comme parrain !
Jean-François Pré : « L’an passé, j’avais beaucoup apprécié l’accueil, le public, mes voisins auteurs et la région. Le salon de Boulay est convivial et chaleureux. Je fais des salons, un par mois, pour mettre en valeur ma passion de l’écriture et de la littérature. C’est du tourisme, rencontrer des gens et pas uniquement vendre des livres. En plus, en être le parrain, c’est très gratifiant. En tant que romancier, c’est un honneur et toujours sympathique que des gens pensent à vous, vous fassent confiance pour valoriser un événement. »
BLE Lorraine : Comment êtes-vous passé du cheval à l’écriture de polars ?
J-F P : « Gros lecteur, j’avais envie d’écrire. C’est le cheval qui m’a appris à écrire, qui m’a fait devenir journaliste. Il n’y avait pas 36 débouchés dans le monde des courses : jockey, impossible vue ma taille, entraîneur, il faut des relations, il me restait l’écriture. En 1997, mon émission, La minute hippique, sur TF1, s’est arrêtée, j’avais donc plus de temps pour écrire. Le cheval du président est le début d’une série de treize romans, avec Georges Langsamer, comme héros récurrent. Mes romans se déroulent souvent dans le monde hippique. Ma reconversion vers le polar vient de mon père, très grand lecteur de romans policiers mais aussi parce que je suis incapable d’écrire autre chose. J’ai une étiquette de chroniqueur hippique difficile à décoller mais je bénéficie d’un certain capital de sympathie suite à mon émission télé et cela aide. Le journaliste hippique n’est pas reconnu comme journaliste mais plutôt comme pronostiqueur et le côté sulfureux du jeu. »
BLE Lorraine : Que vous apportent l’écriture et la littérature ?
J-F P : « Ecrire, un bonheur, du plaisir, cela devient une addiction. Je ne connais pas la hantise de la page blanche car je ne suis pas obligé d’écrire pour vivre. Ce n’est pas une corvée. Proust, Céline, Maupassant, Dostoïevski, Michel Déon sont mes auteurs préférés et Agatha Christie et Jon Ellory pour les policiers. L’idiot et Voyage au bout de la nuit sont les livres que je considère indispensables d’avoir lu ».