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Dragons de Lorraine

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Curieusement, les dragons ont toujours hanté l’imaginaire populaire lorrain. A commencer par le Graoully, monstre hideux qui, d’après la légende, dévorait chaque matin sept petits Messins, jusqu’à ce que Saint Clément ne vienne lui passer l’étole autour du cou pour le mener vers la Seille, où il se serait noyé. Rabelais, qui a séjourné à Metz à la fin de sa vie, décrit au Chapitre LIX de son Quart Livre, un défilé qui fait incontestablement référence à la procession du Graoully que les Messins organisaient encore au XIXème siècle, à l’occasion des Rogations. L’humaniste nous en parle comme d’une « effigie monstrueuse, hydeuse et terrible aux petits enfants, ayant les yeux plus gros que tout le reste du corps, avec amples, larges et horrifiques maschouères bien endentelées ». Malgré sa laideur et son caractère effrayant, le dragon est aujourd’hui un des meilleurs ambassadeurs de Metz. On le retrouve sur les maillots du FC Metz, dans les livres d’images et jusque dans la Rue Taison, où son effigie étonne les touristes.

A côté du Graoully, il faut citer la Vouivre, une sorte de serpent qui aurait terrifié la région meusienne en des temps reculés. On raconte qu’une fois par semaine, la Vouivre reprenait l’aspect d’une sublime femme pour aller se baigner dans un étang secret. Lors du bain, la belle se détachait d’une pierre précieuse qui ornait son front. Et la légende de préciser que celui qui s’emparerait de cette pierre s’attirerait fortune, amour et félicité. Le nom de la Vouivre est à rapprocher de celui de la Woëvre, qui désigne la vaste plaine marécageuse qui s’étirait au pied des Côtes de Meuse.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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