Stanislas Leszczynski nait en 1677 à Lemberg, l’ancienne capitale du Sud-Est de la Pologne, actuellement Lwow en Ukraine. Il est l’héritier d’une famille de la haute noblesse polonaise. Dès son plus jeune âge, il reçoit une éducation stricte mais soignée. A 17 ans, il parle couramment le polonais, le latin, le français et l’italien. Il étudie également les mathématiques et la mécanique. Après ses études, il part en voyage en Europe de l’Ouest. Il séjourne à la cour impériale de Vienne, à Florence et à Rome, où il est reçu en audience privée par le Pape Innocent XII. Il se rend ensuite à Versailles, où Louis XIV, impressionné par la culture de ce jeune polonais, souhaite le garder à la cour. Mais il lui faut rentrer en Pologne, où il est promit à une grande carrière politique. Il épouse Catherine Opalinska.
Depuis toujours, la noblesse polonaise élit ses rois, toutefois sous l’influence parfois contradictoire de ses puissants voisins que sont la Saxe, la Prusse, la Russie et la Suède. Régulièrement, ces élections transforment la Pologne en champ de bataille qui oppose ces différentes puissances soucieuses de préserver leurs intérêts économiques. Ainsi, en 1697, les « grands » de Pologne élisent Auguste II grâce au soutien du Tsar de Russie Pierre le Grand. Cette élection ne convient pas à Charles XII, Roi de Suède, qui est alors le souverain le plus puissant d’Europe du Nord. Celui-ci envahit la Pologne et fait élire (notre) Stanislas en 1704. Mais la fortune de Charles XII ne dure qu’un temps. En 1709, il est battu par les Russes de Pierre le Grand. Il trouve refuge en Turquie chez le Grand Vizir Baltacı Mehmet Pasha. Ce revers est également fatal à Stanislas. Chassé de Pologne, il trouve refuge en Suède, avant de rejoindre son protecteur en Turquie. Charles XII est par sa parenté également Duc de Deux Ponts Palatinat. Il nomme alors Stanislas Duc par délégation. Celui-ci rejoint son duché en 1714, où il est très bien accueilli par la population. Il y est bientôt rejoint par sa femme et ses deux filles.
A l’écart de la ville, il fait ériger par l’architecte suédois Sundahl un petit palais qu’il nomme en souvenir de son exil en Turquie Tschifflik, dont on peut toujours visiter les vestiges. Tout près de là, l’Hôtel Fasanerie rappelle que Stanislas élevait des faisans dans le parc attenant à sa résidence. Ces années heureuses sont pourtant assombries en 1717 par la mort de sa fille Anne, empoisonnée par un met destiné à son père. Elle est enterrée le lendemain au prieuré guillemite de Graefinthal. L’année suivante, la mort de son protecteur Charles XII contraint Stanislas à un nouvel exil. Il trouve d’abord refuge à Bergzabern, puis grâce à l’entremise du Cardinal de Rohan avec la cour de France, à Wissembourg. Son destin semble scellé quand intervient en 1725 un nouveau rebondissement extraordinaire. Le jeune Roi de France, Louis XV annonce en effet qu’il s’est décidé entre 99 princesses prétendantes à épouser Marie Leszczynska. Notre pauvre exilé devenu ainsi le beau-père du plus puissant roi d’Europe est à nouveau rattrapé par les affaires polonaises à la mort du roi de sa terre natale en 1733. La noblesse de Pologne élit à nouveau Stanislas roi du pays. Mais les troupes russes interviennent une nouvelle fois. Stanislas ne leur échappe que grâce à l’aide de la Prusse. Cela dit, le destin réserve une nouvelle surprise à l’infortuné roi. Le trône de Lorraine est en effet vacant depuis l’abdication du dernier descendant de l’illustre famille carolingienne, le Duc François III. Louis XV offre alors ce trône à son beau-père en échange de son renoncement au trône de Pologne et à condition que le duché revienne à la France au cas où Stanislas n’engendre pas de descendant mâle. Etant donné son âge, les risques sont minimes pour la France. Il peut aussi conserver son titre de Roi de Pologne.
En Lorraine, Stanislas se consacre aux arts et aux sciences. A Nancy, il fait ériger en l’honneur de son beau-fils la Place Royale, actuellement Place Stanislas qui relie la vieille ville à la nouvelle. Il fait entre autres monuments ériger le Château de Lunéville, où il reçoit des artistes et des philosophes, dont Voltaire qui lui dit un peu narquois que si l’on fermait les yeux et qu’on les rouvrait on pouvait se croire à Versailles. Il meurt en 1766 à l’âge de 88 ans dans ce même château des suites de brûlures provoquées accidentellement par le feu qui avait pris à ses vêtements devant la cheminée de sa chambre. A l’humble soubrette qui tâchait d’éteindre les flammes qui le consumaient, il aurait dit ce mot bien digne d’un prince des lumières : « Qui eût dit, madame, qu’un jour nous brûlerions des mêmes feux ? »
Nous remercions l’association « Verein Saar-Blies e. V. » éditeurs de Kleinblittersdorfer Hefte zu Geschichte und Gegenwart, Livre 5/2009, et en particulier aux travaux détaillés du Dr. Franz Joseph Reichert qui nous ont permis de réaliser cet article.
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Ein polnischer König in Lothringen: das besondere Schicksal von Stanislas Leszczynski
Stanislas Leszczynski wurde 1677 in Lemberg geboren, die alte Hauptstadt des südöstlichen Teil Polens, heute Lwow in der Ukraine. Seine Familie gehört dem polnischen Adel an. Im Alter von 17 Jahren spricht er fließend die polnische, lateinische, französische und italienische Sprache. Außerdem studierte er Mathematik und Mechanik. Nach seinem Studium begibt er sich auf eine Reise nach Westeuropa. Sie dauert zwei Jahre und führt ihn zum kaiserlichen Hof nach Wien sowie nach Florenz und Rom, wo ihn Papst Innozenz der XII. in privater Audienz empfängt. Anschließend geht er nach Versailles, wo Ludwig der XIV. vom „tugendhaften Benehmen“ des jungen Polen so beeindruckt ist, dass er ihn „für immer“ am französischen Hof behalten will. Aber er muss zurück nach Polen, wo ihn eine vielversprechende politische Karriere erwartet. Dort heiratet er Katherina Opalinska.
Die noblen Familien Polens wählten seit 1573 ihren König. Allerdings waren diese Wahlen beeinflusst von den widerstreitenden mächtigen Nachbarn: Sachsen, Preußen, Russland und Schweden. Regelmäßig verwandelten diese Wahlen Polen in ein Schlachtfeld zwischen diesen verschiedenen Mächten, bestrebt ihre wirtschaftlichen Interessen zu schützen. Die polnischen Adeligen wählten 1697 den Sachsen August den II. mit Unterstützung des Zaren Peter des Großen zu ihrem Souverän. Diese Wahl gefiel dem König von Schweden Karl dem XII. ganz und gar nicht. Er war der mächtigste Herrscher von Nordeuropa. Er marschierte nach Polen und verhalf 1704 Stanislas auf den polnischen Thron. Aber das Glück lacht Karl dem XII. nur eine gewisse Zeit. Im Jahre 1709 wird er durch die Russen geschlagen. Er findet Zuflucht in der Türkei bei dem Großwesir Baltacı Mehmet Pascha. Dieser Rückschlag kostet auch Stanislas den Thron. Fortgejagt aus Polen begibt er sich nach Schweden, und dann folgt er seinem Gönner in die Türkei. Karl der XII. ist durch seine familiären Verbindungen auch Herzog von Zweibrücken-Pfalz. Er ernennt Stanislas zum Herzog „par Delegation“. Die Zweibrücker nehmen ihren neuen Herzog von Karls Gnaden freundlich bei sich auf. Die Familie ist nach zweijähriger Trennung wieder vereint. Die Ehefrau Katharina kommt mit den beiden Töchtern Anna und Maria nach.
In einem östlich der Stadt gelegenen Garten lässt er durch den schwedischen Architekten J. E. Sundahl ein Lustschlösschen errichten. In Erinnerung an seinen türkischen Aufenthalt benennt er es Tschifflik (Landgut). Der Name hat sich bis heute im Zweibrückischen erhalten, dort sind auch heute noch Reste von Stanislas Baueifer zu besichtigen. Im nahegelegenen Hotel lebt der Name „Fasanerie“ bis heute weiter, da Stanislas in dem weitläufigen Wald und Parkgelände mit Leidenschaft Fasane hielt. Diese glücklichen Jahre sind aber im Jahre 1717 durch den Tod seiner Tochter Anna getrübt. Sie wird im Wilhelmiterkonvent des Graefinthaler Priorats, damals in Lothringen, beigesetzt. Im folgenden Jahr wird Stanislas durch den Tod seines Beschützers Karl des XII. zu einem neuen Exil gezwungen. Er flüchtet zunächst nach Bergzabern und dann durch die Vermittlung von Kardinal de Rohan nach Wissembourg in Frankreich. Sein Schicksal scheint besiegelt zu sein, aber im Jahre 1725 bietet sich für ihn eine neue außergewöhnliche Gelegenheit. Der junge König von Frankreich Ludwig der XV. hat sich entschlossen, von 99 Prinzessinnen Maria Leszczynska zu heiraten. Unser armer Exilant wird damit der Schwiegervater des mächtigsten Königs von Europa. Aber das jetzt glückliche Exil erfährt nach dem Tod des Königs von Polen im Jahre 1733 eine neue Wende. Der polnische Adel wählt Stanislas erneut zum König des Landes. Aber nun stellen sich die russischen Truppen gegen diese Wahl. Stanislas rettet sich nur mit Hilfe von Preußen. Das Schicksal hält jedoch eine neue Überraschung für den jetzt wieder vom Unglück verfolgten König bereit. In der Tat ist der Thron des Herzogtums Lothringen seit der Abdankung des letzten Nachkommens der karolingischen Familie von Herzog Franz dem III. frei. Ludwig der XV. bietet dann diesen Thron seinem Schwiegervater als Gegenleistung für Stanislas‘ Verzicht auf den Thron von Polen unter der Voraussetzung an, dass Lothringen an Frankreich zurückfällt, wenn Stanislas keinen männlichen Nachfolger hinterlässt. Angesichts seines Alters sind die Risiken für Frankreich gering. Er konnte selbst seinen Titel als König von Polen behalten.
Stanislas hat sich in Lothringen den Künsten und Wissenschaften zugewandt. In Nancy errichtet er zu Ehren von seinem Schwiegersohn die Place Royale, heute Place Stanislas, die immer noch die alte und die neue Stadt verbindet. Er ließ unter anderem Denkmäler wie das Schloss von Lunéville erbauen, wo er Künstler und Philosophen und sogar Voltaire empfing. 1766 starb er im Alter von 88 Jahren auf seinem Schloss an den Folgen einer Verbrennung. Das Feuer im Kamin seines Schlafzimmers hatte seine Kleidung in Brand gesetzt. An die Magd, die versuchte die Flammen seiner Kleidung zu löschen, richtete er folgende Worte würdig eines Prinzen der Aufklärung: “Wer hätte gedacht Madame, dass uns eines Tages die gleiche Flamme verzehrt?“
Wir bedanken uns bei dem „Verein Saar-Blies e. V.“ Herausgeber der Kleinblittersdorfer Hefte zu Geschichte und Gegenwart, Heft 5/2009, in dem ein kenntnisreicher Artikel zum gleichem Thema von Dr. Franz Joseph Reichert erschienen ist.