Le projet de réhabilitation et de valorisation du site historique de Grand Nancy Thermal avait déjà franchi une étape importante le 27 mai 2015 après l’avis favorable de l’Académie Nationale de Médecine pour l’exploitation de l’eau minérale naturelle du forage numéro quatre à des fins thérapeutiques en rhumatologie. Cet avis, suivi de celui du préfet autorisant l’exploitation, constituait en effet un élément indispensable pour la renaissance du thermalisme à Nancy. Rappelons que le forage en question, le quatrième depuis 1909, a été réalisé en 2010 à 848 mètres de profondeur pour remplacer le précédant qui était devenu vétuste. Il permet de capter l’eau à 36° C située dans la couche de grès du Trias inférieur et d’alimenter les deux bassins couverts du site nancéien.
Pour délivrer son agrément thermal en rhumatologie, l’Académie Nationale de Médecine s’est appuyée sur les résultats d’une étude clinique démontrant l’efficacité de la prise en charge thermale dans la gonarthrose symptomatique, appelée plus couramment arthrose du genou. Cette étude a été réalisée d’avril 2012 à décembre 2013 sur le site thermal de la cité ducale, dans les locaux réaménagés pour l’occasion de la piscine ronde, en partenariat avec le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nancy. Elle a permis d’établir que l’état des deux tiers des 283 patients volontaires qui souffraient d’arthrose du genou s’était amélioré après une cure thermale de trois semaines. Ceux-ci avaient ainsi constaté une diminution de la douleur et une amélioration de leur qualité de vie marquée notamment par une réduction de la prise de médicaments anti-inflammatoires.
Depuis, une seconde étude clinique a démontré que les eaux thermales nancéiennes avaient également des vertus sur les blessures liées au sport, en particulier sur la rééducation des sportifs opérés suite à une rupture du ligament croisé du genou. Celle-ci est en effet plus rapide si elle est effectuée dans l’eau chlorurée et pauvre en sodium de Grand Nancy Thermal. Conduite de 2015 à 2017, cette étude a quant à elle portée sur une centaine de sportifs nancéiens volontaires âgés de 18 à quarante ans. Elle a associé les chirurgiens qui les ont opérés tout comme les kinésithérapeutes chargés de leur rééducation. Les résultats sont positifs et incontestables pour la moitié des sportifs volontaires qui ont bénéficié d’une rééducation dans l’eau thermale. Ces derniers ont ainsi récupéré plus rapidement leur capacité de plier et de tendre le genou, leur capacité musculaire et leur appui sur le pied. Leur récupération a même été complète au bout de six mois. Suite aux conclusions de cette seconde étude, la Métropole du Grand Nancy a par conséquent décidé d’ajouter à son projet un espace thermal spécialement réservé aux sportifs. L’idée est en effet de rompre avec le stéréotype des curistes séniors et de faire venir en Lorraine des sportifs blessés de la France entière.
Rappelons par ailleurs que le projet Grand Nancy Thermal consiste à réhabiliter ce site historique de quatre hectares, afin de développer et d’aménager un centre dédié à la natation traditionnelle, au bien-être, au thermalisme et aux activités thermalo-sportives. Si la structure thermale sera accessible aux seuls curistes disposant d’un certificat médical, la piscine ronde restera néanmoins ouverte au public. Le bassin découvert Louison Bobet sera quant à lui remplacé par un espace dédié au bien-être avec sauna, bains bouillonnants ou encore massages, et par un autre espace dévolus au sport et aux loisirs aquatiques. L’ensemble, dont le patrimoine architectural sera préservé, sera intégré au Parc Sainte-Marie. Le futur exploitant de l’établissement se verra accorder une délégation de service public pour trente ans. Les travaux pourraient commencer fin 2018 pour une ouverture en 2021. Nancy deviendra alors la sixième station thermale de Lorraine, après Amnéville-les-Thermes, Bains-les-Bains, Contrexéville, Plombières-les-Bains et Vittel, ainsi que la plus grande cité thermale en France.