Après les fêtes de la fin d’année 2016, le marché de l’art est resté quelque peu atone début 2017. 164 œuvres concernant nos artistes régionaux sont passées dans les salles de ventes françaises et étrangères.
Quelques belles ventes ont cependant mérité toute notre attention et en premier lieu cet extraordinaire exercice pictural du messin François de Nomé (env. 1593 – après 1644), appelé aussi Monsù Desiderio lors de sa collaboration avec son compatriote messin Didier Barra. Parmi les œuvres au sujet fantastique, dans des paysages post-apocalyptiques, produites à Naples, cette grande huile sur toile intitulée Caprice architectural, de 97,2 cm x 120 cm, aurait bien plu aux surréalistes de notre dernier vingtième siècle. Elle était présentée à New York le 26 janvier par la maison Sotheby’s et il fallait investir 37 523 euros pour l’acquérir.
De la même période mais dans un style très différent, le graveur à l’eau forte Jacques Callot était représenté, toujours à New York, mais cette fois chez Christie’s par cette illustrissime eau forte La foire de l’Impruneta avec sa multitude de personnages sur une place d’une bourgade proche de Florence. Cette superbe épreuve du très rare troisième état a été acquise pour 9 316 euros le 25 janvier.
Trois siècles plus tard, la Lorraine voyait se regrouper autour de Nancy un groupe de créateurs, peintres, sculpteurs, graveurs et verriers. Emile Gallé en fut le chef d’orchestre, et parmi ses multiples créations de verreries ou de meubles, on peut citer ce Vase aux chrysanthèmes et mante religieuse que la maison Leclere proposait le 20 janvier à Paris-Drouot. Ce fin décor émaillé polychrome sur cristal fumé attira les convoitises et il fallut investir 31 900 euros pour s’en porter acquéreur. De cette même Ecole de Nancy, l’ébéniste Louis Majorelle était l’auteur d’une belle vitrine en acajou, palissandre et bois fruitiers. D’une hauteur de 210 cm sur une largeur de 105 cm, un amateur portait la bonne enchère de 14 000 euros à la même date et chez le même commissaire-priseur.
Parmi les enchères beaucoup plus modestes, nous pouvons citer ce Portrait de jeune femme, allégorie de l’automne d’Adolphe Yvon cédé à Troyes le 28 janvier pour 450 euros. Ou cet autre portrait d’un Jeune garçon peint par Jean-Joseph Vaudechamp, ce peintre qui avait quitté la Lorraine pour travailler aux Etats-Unis. Ce portrait typique de la mode du XIXème siècle était soumis aux enchères le 19 janvier à New York chez Christie’s et trouvait preneur pour 4 519 euros. Citons enfin le Vosgien Charles François Pensée qui a créé une multitude d’aquarelles à sujet alpestre. Un grand et lumineux modèle faisait l’objet d’enchères le 10 janvier par l’étude Semont et Philocale non loin d’Orléans. Cette belle aquarelle était cédée pour 470 euros.