A l’abandon depuis des décennies et la fin de la Seconde Guerre mondiale, le blockhaus de Pouilly, au Sud de Metz, va connaître une nouvelle vie. L’ouvrage, dont l’histoire est liée à celle du Fort de Verny, faisait partie de la seconde ceinture fortifiée de Metz.
Situé non loin du calvaire récemment rénové à l’entrée du village, le blockhaus, caché par la végétation, est en retrait de la rue principale. Il présente une surface de 525 mètres carrés, une façade de 35 mètres de long et des murs de 80 cm d’épaisseur. La commune a décidé de le réhabiliter, afin d’en faire un atelier technique municipal. Les travaux porteront d’abord sur la mise en étanchéité du toit. La terre qui le recouvre sera pour cela dégagée de manière à appliquer le produit adéquat avant d’être remise. Trois grandes portes seront percées pour pouvoir faire rentrer camions et remorques. Plusieurs murs seront de même abattus à l’intérieur de l’édifice pour faciliter le stockage et l’entreposage de matériel. L’électricité sera également installée. L’ensemble de ces travaux représente un investissement de 80 000 euros.
Rappelons que le blockhaus de Pouilly, qui est aussi connu sous la dénomination de Abschnittszentral Pulligen ou Centrale de section de Pouilly, a été construit entre 1890 et 1900 par les Allemands pour desservir en communication tous les forts du Sud messin. Les Allemands étaient à l’époque à la pointe des communications téléphoniques et télégraphiques. 140 lignes de téléphone arrivaient à Pouilly en provenance de Magny par un câble souterrain de près de dix centimètres de diamètre contenant 280 paires de fils téléphoniques. Une centaine de lignes courraient ensuite vers le Fort de Verny, d’autres vers Frescaty ou encore la Ferme Notre-Dame. Une dizaine de militaires et d’opérateurs téléphoniques travaillaient 24h sur 24 au Central de Pouilly. Ce dernier, qui était surmonté d’un poste de mitrailleuse, a fonctionné jusqu’en novembre 1944.