Les travaux de l’Opération d’Intérêt National (OIN) Alzette-Belval, décrétée par Nicolas Sarkozy en 2011, vont enfin commencer sur les friches de Micheville en Lorraine.
Le projet remonte à 2003. Il s’agissait alors d’offrir un pendant au nouveau quartier de Belval, situé à quelques centaines de mètres au Grand-duché, afin de construire une agglomération transfrontalière. Si depuis les immeubles, résidences et université ont poussé comme des champignons côté luxembourgeois, côté lorrain, le ballet des engins de chantier et des grues devrait débuter d’ici la fin de l’hiver. L’opération est présentée comme l’une des plus ambitieuses de ces quarante dernières années en Lorraine. L’idée est d’accompagner et de tirer profit de la ville nouvelle d’Esch-Belval pour redynamiser le Pays-Haut mosellan et meurthe-et-mosellan en le dotant d’ici 2030 d’équipements et de moyens à même de renforcer de manière pérenne son attractivité et sa compétitivité. Il s’agit également de répondre aux besoins des travailleurs frontaliers entre Diddenuewen (Thionville) et le Pôle Européen de Développement (PED) de Longwy.
L’emprise du projet couvre une superficie totale de 5 285 hectares entre Boulange et Villerupt, dont 217 sont aménageables et répartis en 26 zones. 8 600 logements sont prévus, tout comme des milliers de mètres carrés de bureaux et d’équipements commerciaux, culturels et sportifs, ainsi qu’une résidence universitaire et un data-center. 360 millions d’euros doivent être investis en quinze ans pour accueillir à terme 20 000 habitants supplémentaires le long de la frontière. Cette hausse démographique devrait bien entendu s’accompagner de la mise en place de commerces et de services, ainsi que de l’agrandissement, voire de la construction de nouvelles écoles.
La première phase du chantier concerne la zone d’aménagement de Micheville. Elle porte plus particulièrement sur la réhabilitation de l’ancien laboratoire du site industriel qui devrait héberger en 2018 le siège de l’Etablissement Public d’Aménagement (EPA) Alzette-Belval et celui de la Communauté de Communes du Pays-Haut Val d’Alzette (CCPHVA). Une seconde tranche prévoit ensuite la réalisation d’ici mi-2018 à Villerupt de 52 logements sociaux, de 181 autres logements à énergie positive répartis en quatre îlots, d’une résidence universitaire de 100 places, d’un pôle-culturel et de 2 500 mètres carrés de bureaux. Un quartier similaire de près de 800 logements sera également aménagé à Cantebonne, toujours à Villerupt, au cours du premier trimestre 2017. A terme, une écocité de plus de 1 300 logements doit voir le jour sur une superficie de 46 hectares aux portes de Belval.
A noter enfin que seules treize OIN équivalentes sont recensées en France, dont huit à Paris.