La boulangerie industrielle Neuhauser a dernièrement annoncé la suppression de 370 postes en France, dont 259 à Folschviller, berceau de l’entreprise.
La Moselle-Est est en effet le fief de l’entreprise. C’est là qu’est implanté son siège, sur le site du Village, qui emploie 290 personnes et qui accueille une ligne de production de pain de consommation courante et de pains spéciaux. Non loin de l’usine historique, deux autres lignes de production sont installées sur les sites de Furst 1 et de Furst 2. La première est consacrée à la production de viennoiseries surgelées, de pains au lait et de chinois cuits. 260 salariés y travaillent. La seconde est dédiée à la production de pains et d’autres viennoiseries surgelés. 110 personnes y travaillent.
Sur les 259 postes supprimés en Lorraine, 228 concernent des emplois en production et 31 des fonctions support. Les sites du Village et de Furst 1 sont particulièrement touchés. Le groupe Neuhauser Boulangerie, qui emploie 2 100 personnes en France, dont 660 dans le bassin de Folschviller, avance la perte de 63 millions d’euros de chiffre d’affaires ces deux dernières années pour motiver sa décision. Afin de limiter la casse sociale, la société propose 201 postes en reclassement interne, dont 42 sur le site de Furst 2. Elle table aussi sur un plan de départs volontaires.
La perte de compétitivité de Neuhauser s’explique de plusieurs manières. Elle résulte d’une part de la concurrence de plus en plus sévère dans ce secteur d’activité. D’autre part, la boulangerie industrielle de Folschviller, qui s’est développée par croissance externe, souffre d’un manque d’investissement dans ses lignes de production rendues obsolètes par le renouvellement des modes de consommation. Neuhauser a ainsi du mal à s’adapter à un marché en plein mutation qui exige souplesse et réactivité, alors que ses principaux concurrents se sont complétement restructurés ces dernières années et ont massivement investi dans leurs unités de production. Enfin, plusieurs conflits sociaux ont affecté depuis 2010 la société pour dénoncer la dureté des conditions de travail et le faible niveau des rémunérations. Le taux d’absentéisme et les pertes journalières de matières sur les chaînes de production de près de 10 %, contre 3 % sur les autres sites du groupe, témoignent ainsi particulièrement de cette situation.
La suppression de ces 259 postes chez Neuhauser, qui appartient au groupe Soufflet, intervient quelques mois après la fermeture de Lotz Frères qui avait déjà entraîné la perte d’une trentaine d’emplois à Folschviller. Le taux de chômage dans le bassin de Saint-Avold avoisine les 13 %.
Alors qu’elle se pensait condamnée après deux plans sociaux en 2017 et en 2018 qui avaient respectivement abouti à la suppression de 110 et 185 postes, avant la fermeture du site du Furst 1 en 2019, la boulangerie industrielle Neuhauser revit à Folschviller depuis le rachat du groupe Soufflet en janvier 2022 par le géant de l’agroalimentaire In Vivo. En effet, après quinze millions d’euros d’investissement et plusieurs mois de travaux, le site du Furst 1 vient d’être redémarré pour la production de chaussons aux pommes. Une seconde ligne de production pourrait même être prochainement relancée pour fabriquer des produits haut de gamme. La confection de baguettes blanches, de pains rustiques, de croissants et de pains au chocolat est quant à elle toujours assurée sur le site voisin du Furst 2.
Le groupe allemand Rehau a dernièrement annoncé la suppression de 106 postes à Morhange, dans le centre mosellan. Aussi bien l’usine de production que le siège France sont touchés. Le site, spécialisé dans les polymères pour produire notamment des fenêtres de profilés PVC et des pièces pour l’industrie, emploie 390 personnes. Cette restructuration va parallèlement entraîner le transfert à Morhange d’activités logistiques situées à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, ce qui permettra d’ouvrir quinze postes en Lorraine. L’entreprise est fortement concurrencée sur son activité de fenêtres qui est marquée par une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires depuis 2008.
A noter que le site du Furst 1 est dédié à la production de pains au lait et de chinois cuits. Sur ses sept lignes de production, seules deux tournent encore, sans compter que celle des chinois est à l’arrêt depuis plus d’un mois. La production restante du Furst 1 sera transférée à Bréal-sous-Vitré, en Ille-et-Vilaine. Le Furst 2, d’où sortent du pain et des viennoiseries surgelés, constitue quant à lui la locomotive du Groupe Neuhauser. Il représente 40 % de sa production totale. Le taux de chômage est de 17 % dans le bassin de Folschviller.
De nouvelles suppressions de postes ont dernièrement été annoncées en comité central d’entreprise chez Neuhauser à Folschviller. Au total, 185 emplois seront supprimés. La direction de la boulangerie industrielle a en effet acté la fermeture du site Furst 1 et le transfert de la production en Bretagne. Cette décision intervient après un premier Plan de Sauvegarde de l’Emploi en 2017 qui avait supprimé environ 120 postes, contre 259 initialement prévus dans un bassin déjà sévèrement affecté par le chômage. Les premiers licenciements ne devraient pas intervenir avant fin mars 2019. Certains syndicats craignent que la fermeture du site de production de Furst 1 entraîne celle de Furst 2 dans moins d’un an. Rappelons que Neuhauser, qui appartient au groupe Soufflet, emploie actuellement environ 550 personnes en Lorraine, dont 186 à Furst 1, 250 à Furst 2 et une centaine au siège.
Alors que la direction de Neuhauser, boulangerie industrielle implantée à Folschviller, annonçait en janvier dernier la suppression de 259 postes, après huit mois de négociations dans le cadre du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), il n’est finalement question « plus que » de 86 départs volontaires et de 37 personnes « licenciables ». Un nombre qui reste néanmoins élevé dans un territoire est-mosellan plombé par le chômage. Les personnes « licenciables » ont encore la possibilité de conserver leur emploi si elles acceptent d’être reclassées sur un autre site en France. Si elles refusent, elles se verront alors notifier leur licenciement le 31 août prochain. Les personnes concernées sont avant tout des jeunes et des salariés qui n’ont que peu d’ancienneté dans l’entreprise. Le nombre de licenciements a notamment pu être revu à la baisse grâce à des reclassements en interne, une réorganisation du temps de travail et l’internalisation du nettoyage du site de Furst 2. La direction de Neuhauser a parallèlement annoncé un plan triennal de formation de 8,6 millions d’euros pour l’ensemble des salariés.