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Pierre Fourier, un Saint lorrain

Pierre Fourier

Le 9 décembre, c’est la Saint Pierre Fourier. Un personnage emblématique de notre région et qui, pourtant, reste méconnu des Lorrains. Petite piqûre de rappel ici !

Il est à la Lorraine ce que l’Abbé Pierre fut à la France, quelques trois siècles et demi plus tard. Catholique dévoué et fervent Lorrain, Pierre Fourier a consacré sa vie au service des pauvres et des nécessiteux. Cité, dès son vivant, comme un exemple de dévouement et d’abnégation, comparé parfois à Saint François d’Assise, Pierre Fourier demeure un personnage incontournable de l’histoire religieuse lorraine.

L’homme est né à Mirecourt, au matin du 30 novembre 1565. Après de brillantes études de théologie, il est nommé en 1597 curé du petit village de Mattaincourt, dans les Vosges. Il le reste jusqu’à sa mort. Soucieux d’aider son prochain et désireux de faire le bien autour de lui, il fonde la bourse Saint-Epvre, une sorte de caisse mutuelle censée empêcher les artisans et les commerçants d’avoir recours aux usuriers qui, à l’époque, pratiquent des taux d’intérêts absolument indécents. Durant les troubles de la Guerre de Trente Ans, le bon curé s’applique à soulager les malheurs de ses concitoyens. Il met en place une soupe populaire et un système de collecte de nourriture (les dévotionnettes) finalement assez proche de ce que font aujourd’hui les Restos du Cœur. Il milite également pour une meilleure hygiène de vie, notamment en ville, où la peste fait des ravages.

Mais c’est surtout dans le domaine de l’éducation que Pierre Fourier a été le plus efficace. Inventeur, paraît-il, du célèbre tableau noir, il écrit, en 1619, aux religieuses de Mirecourt que « gagner une seule âme dans les écoles, c’est plus que créer un monde ». En 1598, il créé une école de filles à Poussay. L’enseignement, gratuit, est dispensé aux catholiques tout comme aux jeunes filles protestantes. En 1628, le succès grandissant de son œuvre pédagogique lui permet de fonder, avec l’appui de la pieuse Alix Le Clerc, la Congrégation Notre-Dame, une sorte d’association destinée à l’instruction des jeunes Lorraines.

En fin pédagogue, Pierre Fourier met en place une méthode d’apprentissage révolutionnaire, qui consiste à regrouper dans une même classe, les élèves d’un même niveau. La lecture se fait dans un manuel commun. Chaque élève progresse à son rythme, mais reste encouragé par la quinzaine de camarades que compte sa classe. Afin de rendre hommage à ce professeur visionnaire et pragmatique, plusieurs établissements scolaires, à Mirecourt notamment, ont été baptisés du nom de Pierre Fourier.

Patriote lorrain, attaché à la dynastie ducale comme le lierre peut l’être au chêne, le vénérable curé de Mattaincourt semble avoir mal vécu son exil à Gray où, pour des raisons politiques, il dut se retirer et finir sa vie. 

Mort le 9 décembre 1640, Pierre Fourier a été canonisé le 27 mai 1897 par le pape Léon XIII. La devise de ce saint homme mérite d’être citée en exemple. Elle proclame, en latin : obesse nemini, omnibus prodesse. C’est-à-dire : « Ne nuire à personne, être utile à tous. » A méditer. Et à appliquer !

Extrait de L’Année lorraine – Une petite histoire des fêtes, coutumes et traditions populaires en Lorraine, de Kévin GOEURIOT, paru aux Editions des Paraiges.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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